Bonjour à tous !
La cigarette de Marie fût plus longue que prévu… En effet peu de temps nous à été accordé pour aller sur Internet ou alors une fois de plus pas de connexion au moment où nous l’aurions souhaité.
On espère que vous allez tous bien, nous ça roule ! Avec une chaleur parfois un peu trop forte à notre goût, mais ne râlons pas trop car nous avons eu écho que là haut il fait très froid J
Reprenons.
Lundi 09 janvier, debout 6h pour accueillir Aurélien et Cécile à 7h à l’aéroport d’Atar. Bien sur, l’avion avait du retard. Cela dit les heures d’attente ne sont jamais ennuyeuses mais plutôt propices à des rencontres aussi riches qu’originales (un conteur mauritanien, des guides, un convoyeur de voitures etc.).
10 h enfin les voici les voilà, tout aussi excités que nous à l’idée de se retrouver et d’être enfin arrivés en Mauritanie. Faute de collier de fleur (petit clin d’œil aux mahorais), c’est avec un chèche bleu indigo (en hassania, arabe dialectal le plus parlé : haouli : turban porté par les hommes du désert pour se protéger du vent, du sable, du soleil, etc.) que nous les avons accueillis.
Après un pti dej copieux et riche en échange de nouvelles, nous voilà partis tous les quatre pour un circuit de 10 jours à travers la région de l’Adrar (= montagne en berbère), dont Atar est la capitale.
La région de l’Adrar est une des régions les plus visitée de Mauritanie, tant pour la diversité de ses paysages que pour sa richesse culturelle, historique et préhistorique. Elle se situe au nord-est de la Mauritanie et est constituée principalement de plateaux rocheux, d’oueds au sable blanc et ocre, de canyons abrupts et de palmeraies verdoyantes. Quel programme en perspective !
Accompagnés de Boha, le chauffeur du 4x4, et de Mohammed, le cuisinier, nous sommes donc partis vers midi en direction de Terjit, une des premières oasis que nous allions visiter. A 5 dans un 4x4, un peu serrés mais heureux d’être là (comme dirait Benabar), nous savourions déjà la musique mauritanienne, que nous écouterons pendant 10 jours (mais ça, nous ne le savions pas…) : 2 petites enceintes fixées à l’arrière, à bonne hauteur de nos oreilles, nous ont fait apprécier de manière intense chaque note de musique. Bref, on a failli craquer à plusieurs reprises et avons imaginé différents stratagèmes de sabotage : ce fût un échec, on est condamnés à conserver dans un coin de notre tête une mélodie mauritanienne inoubliable.
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Après 2h de traversée d’une zone désertique et rocailleuse nous atteignons Terjit, une oasis de fraîcheur fidèle à ce dont on peut en attendre : perdue au milieu de rien et débordante de verdure. La source qui la traverse et l’eau qui s’écoule des plateaux permettent d’entretenir la palmeraie et de fournir les habitants en eau, à tel point qu’ils y ont même installé une piscine !Personne n’était chaud pour un plouf, il faisait bon mais pas assez.
Premier pique-nique passé aux pieds d’une petite dune dans laquelle nous nous sommes vautrés tels des gamins dans la neige, nous avons aussi rencontré nos premiers « boutiquiers ». Comme nous le disions, la région est assez touristique : à l’arrivée d’un 4x4 de touristes, aussitôt des marchands ambulants pointent le bout de leur nez.
Les yeux collés aux vitres nous admirons un des nombreux paysage désertique : des grands massifs tabulaires nous dominaient et petit à petit les dunes se faisaient de plus en plus grandes. Le soir venu nous nous installons pour notre premier bivouac, au pied des grandes dunes d’Azoueiga. Tout le monde participa à l’installation de la grande tente traditionnelle mauritanienne, la khaïma, sous laquelle Mohammed pourra cuisiner et nous, déguster ses bons plats.
Tout le monde s’occupe : mission chercher du bois pour faire du feu, mission planter les tentes en évitant les épines d’acacia et le vent, mission faire la vidange du 4x4 dans le sable (…), mission thé (Marie et Aurélien sont devenus des dieux, il est vrai qu’en Mauritanie le thé est une véritable institution, il se boit par 3 et ce plusieurs fois par jour. La tradition dit que le premier est amer comme la vie, le second doux comme l’amour et le troisième suave comme la mort, c’est vous dire !), mission épluchage de légumes à tour de rôle ; etc. Toute une petite organisation qui deviendra rituelle au fil des jours (sauf la vidange, faut pas déconner).
Pas de coucher de soleil pour cette fois, mais demain, c’est sûr, on se lève avant lui.
Premier repas succulent et copieux par dessus le marché, comme tous ceux qui lui succéderont.
Comme promis nous nous levons presque tous (Cécile s’en fout, après tout le soleil se lève tous les jours…) avant l’aube. Courage en main nous grimpons la grande dune et là, petite déception, le soleil se lève mais reste invisible, derrière les dunes et ensuite derrière les nuages.
Qu’à cela ne tienne, une fois le campement plié on trace la route vers de nouveaux horizons.
Nous traversons à nouveau des paysages insolites dans lesquels nous nous sentons tout petits : Théodore Monod illustre certainement mieux que nous cette région spectaculaire : « l’Adrar, pays déshérité, vie très rude… Ici , nous ne sommes que des hôtes, sans la moindre voix au chapitre, ignorés avec une sereine indifférence, ou provisoirement tolérés ; ici, ce n’est pas en notre honneur que fonctionne les machines et nous n’y sommes guère le centre du monde ; il est bon, parfois, de se l’entendre répéter par quelques coins de nature sauvage, vierge, et qui ne ment pas ». (Petit coucou à Fabienne et à toute l’équipe, merci encore pour le livre !)
Durant les heures de notre trajet, nous croisons très peu de gens, et le peu que nous croisions nous surprenait à chaque fois, tant nous nous demandions d’où pouvaient-ils venir ? Par contre nos rencontres avec les dromadaires sont très fréquentes. A chaque fois un pur moment d’extase, surtout pour Cécile au début. D’ailleurs ici on ne les appelle pas des dromadaires mais des chameaux ou les « vaisseaux du désert ». Ils sont au nombre d’environ un million en Mauritanie et sont indispensables aux nomades du désert pour le transport dans leur quotidien, pour leur chair, pour leur peau, et pour leur lait (avec lequel ils font une délicieuse boisson, le zrig, dont nous nous sommes régalés à plusieurs reprises).
Le midi (qui durait 4h ou plus…) nous nous sommes arrêtés près d’un petit village, le Gleitat, abandonné provisoirement à cette saison ; ses habitants y reviennent à la récolte des dattes, la guetna (en règle générale juillet – août).
Le soir venu nous sommes arrivés à un endroit encore extraordinaire : la passe de Tifoujar. Pour les accrocs du Dakar, souvenez vous, il y est passé cette année (juste avant nous heureusement). Le truc le plus extraordinaire c’est qu’il a plu… Dans le désert, pas mal quand même !
Malgré cet insignifiant détail c’est un endroit majestueux qui, de part et d’autre de l’oued le traversant, se dresse une grande dune de sable et de l’autre côté un massif de roches. Vers 2h du mat, grosse panique, petite tempête de vent mais suffisamment forte pour que nous quittions nos tentes à la va vite et regagnions la grande tente mauritanienne, qui elle était bien ancrée au sol !
Les jours qui suivirent ont été alternés de visites de petits villages, d’oasis, de jardins surprenants de part leur emplacement (ils sont équipés d’un système d’irrigation qui leur permet de voir pousser des carottes, des navets, des betteraves, des choux et surtout de la menthe !). Nos trajets en voiture étaient interrompus par les prises de photo ou par les réapprovisionnement en eau grâce aux puits.
Les couchers de soleil toujours différents d’un soir à l’autre se succédèrent également : point de vue sublime de la montagne Zarga, où pendant quelques instants nous nous sentions les rois du monde. Le rythme de la journée était tranquille et bien rodé au bout de quelques jours.
Vendredi 13 janvier
Nous arrivons à Chinguetti, la 7ème ville sainte de l’Islam, classée par l’UNESCO. L’ancienne ville est en pierres et est menacée, comme sa précédente, par l’avancée inexorable du sable du désert. Nous avons pu visiter une bibliothèque contenant des manuscrits de plusieurs siècles, dont son propriétaire, Zeif, est un puit de connaissance sans fond. Comme il est marquée sur la devanture de sa bibliothèque, « la connaissance est une fortune qui n’appauvrit pas celui qui en offre ».
Nous décidons depuis Chinguetti d’accéder à des endroits encore plus vierges où les 4x4 même ne peuvent pas passer : les étendues du désert du Sahara occidental, pour une petite virée de 2 jours en chameau (dromadaire, pour ceux qui n’ont pas suivi). On vous laisse imaginer la suite jusqu’à demain, car nous sommes en retard pour la prière et le repas qui nous attend ^^
Bisou à tous, et toujours la même devise, on vous souhaite « tout le bonheur du monde » !
C & M