Et nous revoilà...
Bonjour à toutes et à tous!
Tout d’abord si vous voulez voir la fin des photos, allez sur http://carnetdebord2.over-blog.com (on n’avait plus de place sur notre blog actuel!).
Désolées pour ce retard, déjà 5 semaines se sont écoulées depuis notre atterrissage à Paris... Nous nous sommes laissées submerger par le rythme de vie occidental, bien contrasté avec celui que nous venons de quitter!
Le temps de retrouver familles et amis, nous voici aujourd’hui à Bordeaux pour vous relater notre dernière escapade de ce formidable périple: destination le pays Dogon, et nos derniers jours sur Bamako.
Nous nous sommes quittés le vendredi 17 mars, veille de notre départ pour le Nord Est du Mali. A l’occasion des 30 ans de l’ONG CARE. Nous avons oublié de vous préciser qu’une troupe folklorique de danse venue du pays Dogon était conviée à cet hommage. Ils nous ont donné un avant goût de la richesse de leur culture. Parés de leurs impressionnants masques, ce fût un véritable tourbillon!
Samedi 18 mars
Après de loooongues heures d’explications au couturier (pauvre de lui) concernant les innombrables commandes (de Christelle surtout, avec sa nouvelle collection d’été!) les sacs ont été faits en 5-5 pour nous précipiter à la gare routière. Le bus de la compagnie Bittar initialement prévu étant parti, il ne nous restait plus qu’à trouver un autre bus de nuit qui nous conduira au carrefour de Djénné.
Mission brillamment accomplie par Dogolou, notre nouvel ami et guide, qui nous accompagnera durant toute la durée du séjour au pays Dogon, duquel il est originaire.
Trajet pénible par la chaleur au départ, puis monotone par la suite, car il faisait nuit... Heureusement Dogolou est là, il commence à nous faire partager ses connaissances sur le pays Dogon.
Dimanche 19 mars, 4h du matin
Arrivés à bon port au carrefour! Pas d’âmes qui vivent, il nous faut attendre environ 8h du matin pour trouver un véhicule se rendant dans la ville de Djénné. Nous sommes bien optimistes, car ce n’est pas à 8h que nous trouverons un taxi brousse, mais à 14h...
L’attente si longue (et si chaude!) fût soulagée par l’hospitalité et la gentillesse des maliens qui nous accueillirent dans leur case. A l’arrière d’un bâché (pick-up avec armature), le trajet devint épique (^^) lorsque nous avons dû traverser le fleuve Bani en roulant...
La ville de Djénné est remarquable par son architecture de terre et prestigieuse par sa mosquée. Cité médiévale, elle est classée au patrimoine mondial de l’UNESCO et occupe une place privilégiée parmi les anciennes villes du Mali: elle fût tout à la fois pôle de diffusion de l’Islam en Afrique Occidentale, carrefour du commerce transsaharien et joyaux de l’architecture soudanaise.
Authentique et fascinante, elle nous laisse un souvenir inoubliable. Dogolou nous a permis de l’apprécier à sa juste valeur et de faire connaissance avec une famille tissant le Bogolan, célèbre tissu du Mali.
Lundi 20 mars
Jour de marché!
C’est là, sur la grande place bordée par la mosquée grandiose, que les produits agricoles du nord (mil, riz, coton et noix de Kola) s’échangent contre ceux du Nord (sel et poissons séchés de Gao et Tombouctou). Toutes les ethnies et tous les corps de métiers se rencontrent: agriculteurs, éleveurs, pécheurs et nomades. Nous nous sommes imprégnées de l’atmosphère effervescente de celui-ci, regardant les marchands s’installer et en chalandant à travers leurs étals. Des montagnes de mangues, des vendeurs de calebasses, de da bléni (petit jus de bissap glacé fort apprécié!), de vanneries, de beignets, des stands de jeu d’argent, etc. Tout se mêle et s’entremêle, au plus grand plaisir de nos yeux!
La visite du musée de Djénné nous a également éclairé et permis de comprendre toute la symbolique architecturale de ses maisons et de sa mosquée. Elles sont faites de terre et caractérisées par des formes coniques (Cf. les photos!).
L’après-midi, de nouveau sur le départ, nous attendons quelques heures pour partir sur Mopti, notre prochaine escale. Située au confluent du Niger, et de son affluent, le Bani, Mopti est célèbre pour ses poteries et son artisanat. Un petit tour de pirogue s’imposait, avec, s’il vous plaît, le coucher du soleil en fond! Nous avons pu apercevoir les grosses embarcations (les pinasses), qui, en trois jours de navigation sur le Niger, arrivent à Tombouctou.
Ce sera pour une prochaine fois...
Mardi 21 mars
Levés à l’aube (une fois de plus) nous voici encore à la gare routière de Sévarée (à
Après un pneu crevé, une roue de secours à plat, de l’attente au soleil, donc fatigués, nous voici à Bandiagara, où nous rejoignons Muriel.
Un 4x4 fût vite négocié pour parcourir les 45km restant (en 3h environ...) jusqu’à Sangha, ville située au cœur du pays Dogon.
Là nous attendaient Gaëlle et Sébastien, avec qui nous découvrirons les différents villages de la région. Sans tarder, Dogolou nous faisait part de ses connaissances sur sa culture, tant sur un plan architectural qu’ethnique et environnemental, tout en parcourant le marché et en se baladant dans les champs de tabac et d’oignon.
Le pays Dogon compte 3 régions bien distinctes: le plateau sur lequel est situé Sangha, la falaise, et la plaine du Séno, qui s’étend jusqu’au Burkina faso. C’est un endroit très authentique où la nature est encore très vierge. Pas d’électricité ni d’eau courante, l’homme exploite les matières premières de son environnement avec un savoir faire impressionnant, beaucoup de courage, et de fortes traditions.
Les maisons, les greniers mâles et femelles, les togunas (espaces de discussion des hommes du village où se prennent les décisions), nous laissent déjà entrevoir la richesse de la culture des dogons, population encore très préservée de la mondialisation.
Les dogons ont inventé un art de vivre établi sur des lois dictées le plus souvent par le culte des esprits et des ancêtres: le spirituel prime sur le matériel. Dans cette société protégée par de solides croyances, les symboles prennent le dessus pour générer les forces vitales qui commandent et régulent la sphère sociale. Il s’agit de divinités rayonnant de vérités et d’éternité, ou d’animaux sacrés, comme le serpent, qui veille sur la communauté, ou encore le renard, premier occupant des lieux, qui transmet ses connaissances à la population. Aussi, dans l’imaginaire populaire dogon, les hommes ne meurent pas, mais voyagent éternellement dans un autre monde, guidés par les fétiches. Cette mystique surnaturelle intègre également les Djinns (esprits) qui vouent leur intelligence à la préservation et à la stabilité de la vie quotidienne.
Le soir venu, nous nous sommes installées dans la famille de Dogolou, et nous avons dormi dans la plus belle chambre du monde, sur le toit et sous la voûte céleste étoilée!
Mercredi 22 mars
Nous visitons Sangha, capitale culturelle du pays Dogon, constituée de 13 villages, avec toute notre petite équipe. L’après-midi, il nous a été permis d’assister dans un des villages, Dini, aux funérailles d’une jeune femme. C’était un moment émouvant où tout le monde était rassemblé pour lui rendre hommage: des danses, des coups de fusil tirés, des chants rythmaient les rituels funéraires. Ce fût encore une rencontre culturelle très forte. Le soir, nous rencontrons Yanidiou, la tante de Dogolou ayant participé au projet de paroles d’ailleurs. Nous avons pu échanger, par l’intermédiaire de Dogolou, des nouvelles de sa famille et de vous, les filles. Elle fût ravie d’avoir connaissance de l’avancée du projet, et très touchée d’avoir reçu le panneau qui lui était attribué.
Jeudi 23 mars
Départ aux aurores, tous ensemble, Seb, Gaëlle, Muriel, Dogolou et nous, pour une petite escapade dans les villages de la falaise. Assez rapidement, nous atteignons le point culminant de l’extrémité de la falaise, d’où une vue extraordinaire s’offrait. Les grands espaces sont à nous!
Situées en hauteur, le long de la paroi rocheuse, difficilement accessibles, nous pouvions voir les anciennes maisons des Telems, premiers habitants de la région, servant aujourd’hui de cimetières aux dogons. Nous nous demandons encore comment faisaient ils pour y accéder, et surtout y vivre! Vous verrez sur les photos, ce sont en fait des habitations troglodytes se fondant vraiment dans la roche. Nous sommes descendus à Ireli puis à Amani (dans laquelle nous avons visité la mare sacrée et ses crocos) et enfin Tireli, où nous avons visité le marché (et goûté la bière de mil, qui mériterait d’être appréciée froide...) tout ça en chantant:
“ Le coq chante et le jour paraît
Tout s’éveille dans le village
pour que le bon couscous soit prêt
femme debout, ai du courage!
Pilons pon pon
Pilons pon pon
Pilons pon pon Pilons gaiement”
(t’as vu Dogolou, la mémoire impressionnante que nous avons?!)
La chaleur se faisant de plus en plus forte, une petite pause et une longue sieste s’imposèrent. Retour sur Ireli, où nous passerons la nuit en terrasse, après avoir dégusté un merveilleux couscous.
Marie, un peu têtue sur les bords, persiste à marcher pieds nus, et arriva ce qui devait arriver, elle s’EXPLOSE le pied sur un épi de mil (qui n’avait rien à faire là)... Ce qui la forcera à abréger la rando. Elle rentra à Sangha en moto, et passera le restant de la journée à attendre les trekkeurs (en buvant de la bière...) en compagnie d’Emile, le patron de l’auberge d’Ireli.
Vendredi 24 mars
Quand on descend d’une falaise, il faut bien la remonter! L’une part en moto, les autres à pied! Journée une fois de plus riche en explications par Dogolou, accompagnée de vues extraordinaires. Nous avions parfois la sensation d’être les “rois du monde”!
De retour à Sangha, Bintou, une amie de Dogolou, nous attendait (merci encore pour ton accueil et ta gentillesse!) avec un bon “petit” plat traditionnel à base de fonio (céréale fine). Son dynamisme et son énergie reussirent à nous consoler un peu, car le départ est prévu pour demain, à notre grand désespoir.
Les dernières paroles chaleureuses, si naturelles et spontanées de Yanidiou, réussirent également à rendre la perspective du départ moins douloureuse. La visite du pays Dogon fût un des grands moments de ce périple, tant pour son authenticité que pour la richesse de sa culture.
Si vous aussi vous voulez découvrir ce merveilleux pays et ses grands espaces, nous vous conseillons vivement de contacter notre ami Dogolou, vous serez alors entre les meilleures mains pour comprendre et être au plus prés de la réalité des habitants du Mali.
Voici son adresse émail: goloudo@yahoo.fr ou son portable (00223) 647 17 00
Samedi 25 mars
Après des au revoir difficiles à Bintou, Seb et Gaëlle (on se retrouvera peut être ailleurs sur le globe... D’ici là bonne route, et profitez en bien!) et au pays Dogon... Nous voici encore dans les transports collectifs pour environ 16h plus ou moins chaotiques, pour rejoindre Bamako.
Nous y arrivons enfin, vers 2h du matin, épuisées mais heureuses, car ce soir, nous verrons Tiken Jah Fakoly en concert!
Dogolou nous accueille très chaleureusement dans sa famille, où nous dormons quelques heures bien méritées.
Dimanche 26 mars
Encore une petite séance couturier avant de partir pour le concert! Le résultat fût satisfaisant dans l’ensemble, quelques petites retouches, et ce sera parfait. Vers 18h, nous partons, décidés, pour le concert qui devrait se faire dans le stade de Bamako.
Arrivés sur place, surprise! Bien que nous ayons des places, il fallait faire pas loin d’un km de queue en file indienne, pour rentrer... Passer les premiers
L’ambiance sur les gradins était très festive ; de nombreux artistes connus passaient sur la scène avant Tiken jah. Tout le monde chantait à tel point que les voix du public couvraient le son de la scène. Ambiance très, très chaude et gaie. Un concert inoubliable, comme nous n’en avions jamais vu jusqu’à présent!
lundi 27 mars
Veille de notre départ! Nous profitons du peu de temps qu’il nous reste pour acheter quelques souvenirs en parcourant les différents marchés de Bamako. Par hasard, nous assistons à un dernier spectacle de danse traditionnelle, pour notre plus grand plaisir. Le soir, nous rencontrons aussi Julien, ami de Céline et dessinateur de BD. Une rencontre brève mais fort sympathique.
Mardi 28 mars
Jour de notre départ !!! Nous profitons des derniers instants auprès de la famille de Dogolou, Christelle se faisant tresser 6 heures durant. Moment riche en échange et en bonne humeur en compagnie de tous les enfants vivants dans la maison, voici le moment de partir et de dire au revoir...
Non sans peine, nous remercions toute la famille de Dogolou pour son accueil et sa gentillesse et leur disons à bientôt on espère.
Nous dînons chez un ami de Muriel et très (trop) vite nous voici à l’aéroport. A bientôt Dogolou! Nous reviendrons pendant l’hivernage la prochaine fois, pour découvrir le Mali et surtout le pays Dogon sous un nouveau jour. Merci encore pour tout! Ton accueil, ton hospitalité, ta sagesse, la richesse de tes histoires, etc. et bonne chance pour la continuité de tes projets (n’oublies pas notre pari concernant le concours avec Muriel!!!! je crois qu’elle y travaille dur!)
Le voyage tire à sa fin à notre plus grand désespoir. 4 mois de nomadisme en Afrique de l’ouest ne laissent pas indifférent.
Nous avons parcouru au total
Ce fût plus qu’un voyage, une tranche de vie très enrichissante, à la rencontre de cultures qui nous ont beaucoup appris et des personnes avec qui nous avons partager des moments très fort.
Merci à vous tous, vous qui nous avez ouvert votre porte avec spontanéité et humanisme, vous qui nous avez offert des instants de tous les jours, qui nous avez donné de votre temps et de votre énergie. Partager votre quotidien ensemble fût un privilège et une expérience inoubliable. Nous ne le répéterons jamais assez, ces moments que vous nous avez offerts n’ont fait qu’accroître notre ouverture d’esprit et notre réflexion sur le monde.
Merci également à tous ceux avec qui nos chemins se sont croisés. Bonne route et bonne continuation à vous! Et RDV au prochain carrefour!
Merci à ceux qui nous ont soutenus, famille et amis, malgré la distance, le fait de vous sentir présents nous a donné des ailes.
Merci à vous, qui nous avez lus. L’intérêt que vous avez porté à notre voyage nous a touché et également encouragé à aller toujours de l’avant.
Et puis merci enfin à Paroles d’ailleurs, Isa et Émilie, car sans vous rien de tout cela n’aurait été possible.
Nous vous donnerons des nouvelles ultérieurement sur la suite de nos projets !
Et dans les semaines à venir, nous vous ferons part de notre expérience sur le site de Paroles d’ailleurs.
On vous dit donc à très bientôt, on vous embrasse très fort et encore une fois ON VOUS SOUHAITE TOUT LE BONHEUR DU MONDE
Et n’oubliez pas le nouveau credo de Christelle: “le voyage, ça devrait être OBLIGATOIRE”
Christelle et Marie
PS: Pour consulter la fin des photos, voici le lien vers le nouveau blog
http://carnetdebord2.over-blog.com