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Texte libre

On a une adresse mail commune  christelleetmarie@yahoo.fr de quoi nous envoyer des nouvelles et nous d'en faire autant!

nouveau numéro du Mali auquel vous pouvez nous joindre: 00 223 692 98 11

 

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4 mai 2006 4 04 /05 /mai /2006 14:15

Et nous revoilà...

 

 

Bonjour à toutes et à tous!

    Tout d’abord si vous voulez voir la fin des photos, allez sur http://carnetdebord2.over-blog.com (on n’avait plus de place sur notre blog actuel!).

    Désolées pour ce retard, déjà 5 semaines se sont écoulées depuis notre atterrissage à Paris... Nous nous sommes laissées submerger par le rythme de vie occidental, bien contrasté avec celui que nous venons de quitter!

 



    Le temps de retrouver familles et amis, nous voici aujourd’hui à Bordeaux pour vous relater notre dernière escapade de ce formidable périple: destination le pays Dogon, et nos derniers jours sur Bamako.

 



    Nous nous sommes quittés le vendredi 17 mars, veille de notre départ pour le Nord Est du Mali. A l’occasion des 30 ans de l’ONG CARE. Nous avons oublié de vous préciser qu’une troupe folklorique de danse venue du pays Dogon était conviée à cet hommage. Ils nous ont donné un avant goût de la richesse de leur culture. Parés de leurs impressionnants masques, ce fût un véritable tourbillon!

Samedi 18 mars

 



    Après de loooongues heures d’explications au couturier (pauvre de lui) concernant les innombrables commandes (de Christelle surtout, avec sa nouvelle collection d’été!) les sacs ont été faits en 5-5 pour nous précipiter à la gare routière. Le bus de la compagnie Bittar initialement prévu étant parti, il ne nous restait plus qu’à trouver un autre bus de nuit qui nous conduira au carrefour de Djénné.
    Mission brillamment accomplie par Dogolou, notre nouvel ami et guide, qui nous accompagnera durant toute la durée du séjour au pays Dogon, duquel il est originaire.
Trajet pénible par la chaleur au départ, puis monotone par la suite, car il faisait nuit... Heureusement Dogolou est là, il commence à nous faire partager ses connaissances sur le pays Dogon.

 



Dimanche 19 mars, 4h du matin

 



    Arrivés à bon port au carrefour! Pas d’âmes qui vivent, il nous faut attendre environ 8h du matin pour trouver un véhicule se rendant dans la ville de Djénné. Nous sommes bien optimistes, car ce n’est pas à 8h que nous trouverons un taxi brousse, mais à 14h...

 


    L’attente si longue (et si chaude!) fût soulagée par l’hospitalité et la gentillesse des maliens qui nous accueillirent dans leur case. A l’arrière d’un bâché (pick-up avec armature), le trajet devint épique (^^) lorsque nous avons dû traverser le fleuve Bani en roulant...

 



    La ville de Djénné est remarquable par son architecture de terre et prestigieuse par sa mosquée. Cité médiévale, elle est classée au patrimoine mondial de l’UNESCO et occupe une place privilégiée parmi les anciennes villes du Mali: elle fût tout à la fois pôle de diffusion de l’Islam en Afrique Occidentale, carrefour du commerce transsaharien et joyaux de l’architecture soudanaise.
Authentique et fascinante, elle nous laisse un souvenir inoubliable. Dogolou nous a permis de l’apprécier à sa juste valeur et de faire connaissance avec une famille tissant le Bogolan, célèbre tissu du Mali.

 



Lundi 20 mars

 

 

    Jour de marché!

 


    C’est là, sur la grande place bordée par la mosquée grandiose, que les produits agricoles du nord (mil, riz, coton et noix de Kola) s’échangent contre ceux du Nord (sel et poissons séchés de Gao et Tombouctou). Toutes les ethnies et tous les corps de métiers se rencontrent: agriculteurs, éleveurs, pécheurs et nomades. Nous nous sommes imprégnées de l’atmosphère effervescente de celui-ci, regardant les marchands s’installer et en chalandant à travers leurs étals. Des montagnes de mangues, des vendeurs de calebasses, de da bléni (petit jus de bissap glacé fort apprécié!), de vanneries, de beignets, des stands de jeu d’argent, etc. Tout se mêle et s’entremêle, au plus grand plaisir de nos yeux!

    La visite du musée de Djénné nous a également éclairé et permis de comprendre toute la symbolique architecturale de ses maisons et de sa mosquée. Elles sont faites de terre et caractérisées par des formes coniques (Cf. les photos!).
    L’après-midi, de nouveau sur le départ, nous attendons quelques heures pour partir sur Mopti, notre prochaine escale. Située au confluent du Niger, et de son affluent, le Bani, Mopti est célèbre pour ses poteries et son artisanat. Un petit tour de pirogue s’imposait, avec, s’il vous plaît, le coucher du soleil en fond! Nous avons pu apercevoir les grosses embarcations (les pinasses), qui, en trois jours de navigation sur le Niger, arrivent à Tombouctou.
Ce sera pour une prochaine fois...

 

 

 



Mardi 21 mars

 

 

    Levés à l’aube (une fois de plus) nous voici encore à la gare routière de Sévarée (à 2 km de Mopti) pour rejoindre Bandiagara, porte du pays Dogon. Nous y rencontrons celle qui allait devenir notre compagne de route jusqu’à la fin du séjour: Muriel!

 

 

 

Après un pneu crevé, une roue de secours à plat, de l’attente au soleil, donc fatigués, nous voici à Bandiagara, où nous rejoignons Muriel.

 



    Un 4x4 fût vite négocié pour parcourir les 45km restant (en 3h environ...) jusqu’à Sangha, ville située au cœur du pays Dogon.
Là nous attendaient Gaëlle et Sébastien, avec qui nous découvrirons les différents villages de la région. Sans tarder, Dogolou nous faisait part de ses connaissances sur sa culture, tant sur un plan architectural qu’ethnique et environnemental, tout en parcourant le marché et en se baladant dans les champs de tabac et d’oignon.

 


    Le pays Dogon compte 3 régions bien distinctes: le plateau sur lequel est situé Sangha, la falaise, et la plaine du Séno, qui s’étend jusqu’au Burkina faso. C’est un endroit très authentique où la nature est encore très vierge. Pas d’électricité ni d’eau courante, l’homme exploite les matières premières de son environnement avec un savoir faire impressionnant, beaucoup de courage, et de fortes traditions.
Les maisons, les greniers mâles et femelles, les togunas (espaces de discussion des hommes du village où se prennent les décisions), nous laissent déjà entrevoir la richesse de la culture des dogons, population encore très préservée de la mondialisation.
    Les dogons ont inventé un art de vivre établi sur des lois dictées le plus souvent par le culte des esprits et des ancêtres: le spirituel prime sur le matériel. Dans cette société protégée par de solides croyances, les symboles prennent le dessus pour générer les forces vitales qui commandent et régulent la sphère sociale. Il s’agit de divinités rayonnant de vérités et d’éternité, ou d’animaux sacrés, comme le serpent, qui veille sur la communauté, ou encore le renard, premier occupant des lieux, qui transmet ses connaissances à la population. Aussi, dans l’imaginaire populaire dogon, les hommes ne meurent pas, mais voyagent éternellement dans un autre monde, guidés par les fétiches. Cette mystique surnaturelle intègre également les Djinns (esprits) qui vouent leur intelligence à la préservation et à la stabilité de la vie quotidienne. 
    Le soir venu, nous nous sommes installées dans la famille de Dogolou, et nous avons dormi dans la plus belle chambre du monde, sur le toit et sous la voûte céleste étoilée!

 



Mercredi 22 mars

 



    Nous visitons Sangha, capitale culturelle du pays Dogon, constituée de 13 villages, avec toute notre petite équipe. L’après-midi, il nous a été permis d’assister dans un des villages, Dini, aux funérailles d’une jeune femme. C’était un moment émouvant où tout le monde était rassemblé pour lui rendre hommage: des danses, des coups de fusil tirés, des chants rythmaient les rituels funéraires. Ce fût encore une rencontre culturelle très forte. Le soir, nous rencontrons Yanidiou, la tante de Dogolou ayant participé au projet de paroles d’ailleurs. Nous avons pu échanger, par l’intermédiaire de Dogolou, des nouvelles de sa famille et de vous, les filles. Elle fût ravie d’avoir connaissance de l’avancée du projet, et très touchée d’avoir reçu le panneau qui lui était attribué.

Jeudi 23 mars

 



    Départ aux aurores, tous ensemble, Seb, Gaëlle, Muriel, Dogolou et nous, pour une petite escapade dans les villages de la falaise. Assez rapidement, nous atteignons le point culminant de l’extrémité de la falaise, d’où une vue extraordinaire s’offrait. Les grands espaces sont à nous!
    Situées en hauteur, le long de la paroi rocheuse, difficilement accessibles, nous pouvions voir les anciennes maisons des Telems, premiers habitants de la région, servant aujourd’hui de cimetières aux dogons. Nous nous demandons encore comment faisaient ils pour y accéder, et surtout y vivre! Vous verrez sur  les photos, ce sont en fait des habitations troglodytes  se fondant vraiment dans la roche. Nous sommes descendus à Ireli puis à Amani (dans laquelle nous avons visité la mare sacrée et ses crocos) et enfin Tireli, où nous avons visité le marché (et goûté la bière de mil, qui mériterait d’être appréciée froide...) tout ça en chantant:

 

 

 



“ Le coq chante et le jour paraît

 

 Tout s’éveille dans le village

 

 pour que le bon couscous soit prêt

 

 femme debout, ai du courage!

 

 Pilons pon pon

 

 Pilons pon pon

 

 Pilons pon pon Pilons gaiement”

 


(t’as vu Dogolou, la mémoire impressionnante que nous avons?!)

    La chaleur se faisant de plus en plus forte, une petite pause et une longue sieste s’imposèrent. Retour sur Ireli, où nous passerons la nuit en terrasse, après avoir dégusté un merveilleux couscous.

 

 

 


    Marie, un peu têtue sur les bords, persiste à marcher pieds nus, et arriva ce qui devait arriver, elle s’EXPLOSE le pied sur un épi de mil (qui n’avait rien à faire là)... Ce qui la forcera à abréger la rando. Elle rentra à Sangha en moto, et passera le restant de la journée à attendre les trekkeurs (en buvant de la bière...) en compagnie d’Emile, le patron de l’auberge d’Ireli.

 



Vendredi 24 mars

 



    Quand on descend d’une falaise, il faut bien la remonter! L’une  part en moto, les autres à pied! Journée une fois de plus riche en explications par Dogolou, accompagnée de vues extraordinaires. Nous avions parfois la sensation d’être les “rois du monde”!

 


    De retour à Sangha, Bintou, une amie de Dogolou, nous attendait (merci encore pour ton accueil et ta gentillesse!) avec un bon “petit” plat traditionnel à base de fonio (céréale fine). Son dynamisme et son énergie reussirent à nous consoler un peu, car le départ est prévu pour demain, à notre grand désespoir.
    Les dernières paroles chaleureuses, si naturelles et spontanées de Yanidiou, réussirent également à rendre la perspective du départ moins douloureuse. La visite du pays Dogon fût un des grands moments de ce périple, tant pour son authenticité que pour la richesse de sa culture.

 

 

 

         Si vous aussi vous voulez découvrir ce merveilleux pays et ses grands espaces, nous vous conseillons vivement de contacter notre ami Dogolou, vous serez alors entre les meilleures mains pour comprendre et être au plus prés de la réalité des habitants du Mali.

 

 

 

Voici son adresse émail: goloudo@yahoo.fr ou son portable (00223) 647 17 00

Samedi 25 mars

 



    Après des au revoir difficiles à Bintou, Seb et Gaëlle (on se retrouvera peut être ailleurs sur le globe... D’ici là bonne route, et profitez en bien!) et au pays Dogon... Nous voici encore dans les transports collectifs pour environ 16h plus ou moins chaotiques, pour rejoindre Bamako.

 

 

 

Nous y arrivons enfin, vers 2h du matin, épuisées mais heureuses, car ce soir, nous verrons Tiken Jah Fakoly en concert!

 

 

 

Dogolou nous accueille très chaleureusement dans sa famille, où nous dormons quelques heures bien méritées.

 



Dimanche 26 mars

 



    Encore une petite séance couturier avant de partir pour le concert! Le résultat fût satisfaisant dans l’ensemble, quelques petites retouches, et ce sera parfait. Vers 18h, nous partons, décidés, pour le concert qui devrait se faire dans le stade de Bamako.

 

 

 

   Arrivés sur place, surprise! Bien que nous ayons des places, il fallait faire pas loin d’un km de queue en file indienne, pour rentrer... Passer les premiers 100 m en plus d’une heure, grâce à la perspicacité et l’ingéniosité de Dogolou, nous entrons enfin après un passage aux portes plutôt difficile.
    L’ambiance sur les gradins était très festive ; de nombreux artistes connus passaient sur la scène avant Tiken jah. Tout le monde chantait à tel point que les voix du public couvraient le son de la scène. Ambiance très, très chaude et gaie. Un concert inoubliable, comme nous n’en avions jamais vu jusqu’à présent!

lundi 27 mars

 



    Veille de notre départ! Nous profitons du peu de temps qu’il nous reste pour acheter quelques souvenirs en parcourant les différents marchés de Bamako. Par hasard, nous assistons à un dernier spectacle de danse traditionnelle, pour notre plus grand plaisir. Le soir, nous rencontrons aussi Julien, ami de Céline et dessinateur de BD. Une rencontre brève mais fort sympathique.

Mardi 28 mars

 



    Jour de notre départ !!! Nous profitons des derniers instants auprès de la famille de Dogolou, Christelle se faisant tresser 6 heures durant. Moment riche en échange et en bonne humeur en compagnie de tous les enfants vivants dans la maison, voici le moment de partir et de dire au revoir...
    Non sans peine, nous remercions toute la famille de Dogolou pour son accueil et sa gentillesse et leur disons à bientôt on espère.

 

 

 

    Nous dînons chez un ami de Muriel et très (trop) vite nous voici à l’aéroport. A bientôt Dogolou! Nous reviendrons pendant l’hivernage la prochaine fois, pour découvrir le Mali et surtout le pays Dogon sous un nouveau jour. Merci encore pour tout! Ton accueil, ton hospitalité, ta sagesse, la richesse de tes histoires, etc. et bonne chance pour la continuité de tes projets (n’oublies pas notre pari concernant le concours avec Muriel!!!! je crois qu’elle y travaille dur!)

    Le voyage tire à sa fin à notre plus grand désespoir. 4 mois de nomadisme en Afrique de l’ouest ne laissent pas indifférent.

 


    Nous avons parcouru au total 11 200 km par voie terrestre, maritime et ferroviaire mais aussi 4 000 km par voie aérienne pour le vol du retour. Nous avons emprunté des bus avec ou sans clim, taxi mercedes 7 ou 9 places, camionnette, 4x4 (5, 2 ou 16 places), train de voyageurs, train de minerais, voiture particulière (en fait, on a fait du stop, quoi!), dromadaires, charrette tirée par un âne, pirogue, bus mercedes, bâché, taxi rapide, moto, bateau et nos pieds bien sûr!!!!

 


    Ce fût plus qu’un voyage, une tranche de vie très enrichissante, à la rencontre de cultures qui nous ont beaucoup appris et des personnes avec qui nous avons partager des moments très fort.

 



    Merci à vous tous, vous qui nous avez ouvert votre porte avec spontanéité et humanisme, vous qui nous avez offert des instants de tous les jours, qui nous avez donné de votre temps et de votre énergie. Partager votre quotidien ensemble fût un privilège et une expérience inoubliable. Nous ne le répéterons jamais assez, ces moments que vous nous avez offerts n’ont fait qu’accroître notre ouverture d’esprit et notre réflexion sur le monde.  

 



    Merci également à tous ceux avec qui nos chemins se sont croisés. Bonne route et bonne continuation à vous! Et RDV au prochain carrefour! 

    Merci à ceux qui nous ont soutenus, famille et amis, malgré la distance, le fait de vous sentir présents nous a donné des ailes.

 



    Merci à vous, qui nous avez lus. L’intérêt que vous avez porté à notre voyage nous a touché et également encouragé à   aller toujours de l’avant.

 



    Et puis merci enfin à Paroles d’ailleurs, Isa et Émilie, car sans vous rien de tout cela n’aurait été possible.

 



Nous vous donnerons des nouvelles ultérieurement sur la suite de nos projets !
 Et dans les semaines à venir, nous vous ferons part de notre expérience sur le site de Paroles d’ailleurs.

 



    On vous dit donc à très bientôt, on vous embrasse très fort et encore une fois ON VOUS SOUHAITE TOUT LE BONHEUR DU MONDE

 


Et n’oubliez pas le nouveau credo de Christelle: “le voyage, ça devrait être OBLIGATOIRE”

Christelle et Marie

 

 

PS: Pour consulter la fin des photos, voici le lien vers le nouveau blog
http://carnetdebord2.over-blog.com

 

 

 

 

 

 

 

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27 mars 2006 1 27 /03 /mars /2006 20:17

Bonjour à tous!

 

On espère que vous allez tous bien, nous ça va, si ce n’est qu’on quitte le Mali demain, et ce dernier voyage en avion signe la fin de notre périple… De quoi être triste… Alors on a décidé d’en profiter jusqu’au bout. Donc nous vous raconterons notre escapade au pays Dogon et la fin de notre séjour à Bamako dans les jours qui viennent, en direct de la capitale (mais de la France cette fois…).

On finalisera également l’album photo par la même occasion.

On vous laisse en vous souhaitant une bonne soirée. Nous, on fonce chez le couturier, demain séance de tressage et de henné et après direction l’aéroport.

A très (trop) bientôt, on vous embrasse très fort et

ON VOUS SOUHAITE TOUT LE BONHEUR DU MOOOONDE !

 

C & M

 

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17 mars 2006 5 17 /03 /mars /2006 21:16

Bonjour à tous !

 

Voici l’avant dernier mail de notre voyage sur le continent africain…

 

Bienvenue aux nouveaux inscrits sur le blog, même si c’est un peu tardif, vous avez de quoi suivre notre parcours depuis le début !

 

Nous sommes à Bamako depuis 2 jours. La chaleur reste toujours accablante, mais on survit.

 

On espère que vous allez tous bien et merci de continuer à donner de vos nouvelles, elles nous permettrons d’être moins dépaysées quand nous rentrerons !

 

En quelques mots voici quelques explications concernant la fin de notre séjour à Kita

 

Vendredi 10 mars

 

Nous avons pu rencontrer la famille Diabaté, famille de griots ayant participé au projet « mes grands parents racontent… ». Ils furent ravis de recevoir des nouvelles de paroles d’ailleurs, et vous envoient chaleureusement toute leur amitié à vous les filles, et vous souhaitent une bonne continuation dans la réalisation de vos projets.

 

 

Le fils de Djélimory, Ibrahima, a bien voulu nous raconter l’histoire des griots et leur origine : Ils appartiennent à la culture mandingue qu’ils se chargent de transmettre de manière orale. A la fois historiens, chanteurs, et musiciens, ils sont aussi les commentateurs des faits sociaux et de l’actualité. Les griots puisent dans la tradition pour trouver des réponses aux problèmes du présent. Ce sont eux qui font la renommée de chacun, notamment en évaluant ses actions à l’aune de ses ancêtres et de l’intérêt communautaire.

 

 

Tout malien est, en effet, caractérisé par son nom (son diamu), c'est-à-dire son appartenance à une lignée dont les fondateurs ont déterminé le rang en fonction de leur bravoure. Ce système de castes a une origine professionnelle répondant à des nécessités économiques et sociales, elle est aussi importante car c’est elle qui régit toute l’organisation sociale et les phénomènes qui en découlent comme le travail, le mariage, et les rites.

 

Pour la petite histoire, Christelle s’est fait rebaptisée Fatmata Coulibaly et Marie, Kinsa Sumaoru, toutes les deux de la caste des forgerons…

 

 

Une atmosphère magique régnait dans leur maison au son de la kora, instrument traditionnel joué par tous les membres de la famille. Djélimory et Ibrahima nous ont enivrées par quelques morceaux qu’ils ont bien voulu partager avec nous. Ils ont également un atelier de fabrication d’instruments. Nous avons compris les différentes étapes de conception de la kora. En souvenir, ils nous en ont gentiment offert des miniatures ! (le moment d’enregistrement de nos bagages risque d’être critique, tant nous sommes chargées ! Nous vous raconterons tout ça à notre retour).

 

Dans les jours qui ont suivis, nous avons profité de l’ambiance conviviale du marché. Ce sont des moments propices aux rencontres spontanées et naturelles permettant de découvrir et de comprendre le quotidien des habitants de Kita. En prenant le temps de s’asseoir à côté d’une vendeuse de demble (bissap glacé) et de dégué (lait caillé), le Mali s’offre à vous : l’achat de ces petits sachets plastiques de gourmandise est un des moments d’échange social de tous les jours structurant la force et la cohésion du lien social. Ici, pas besoin de restaurer lien social et solidarité, ils sont bien présents. Ce sont des exemples de ce type qui nous encouragent à faire évoluer notre société en ce sens, pour qu’elle retrouve son ouverture à l’autre !

 

Le marché est composé de petits abris en bois recouverts de tôles ondulées, de petits espaces à même le sol où les marchandises sont exposées sur une bout de tissu, d’un hangar réservé à la vente du poisson et de la viande, de boutiques exiguës. Tout le monde s’y donne rendez-vous tous les jours ! Les femmes munies de leurs seaux (sac à provision) créent des embouteillages permanents dans les ruelles étroites sillonnant entre les différents étals.

 

Ce fût l’occasion d’acheter quelques tissus wax… Saoulées par leurs couleurs, le choix fut difficile ! Ensuite nouvelle étape : expliquer au tailleur ce que Christelle appelle une petite robe… Nos représentations de style différent énormément, mais le résultat, à force de patience, fût satisfaisant.

 

Dimanche 12 mars

 

Levée à l’aube, un ami à mobylette attendait Christelle pour l’emmener à l’église Notre Dame pour assister à la messe : cérémonie accompagnée  d’une chorale et d’instruments traditionnels (tels le balafon, les percussions, etc.). Ce fut un moment très riche bercé par ses rythmes traditionnels.

 

L’après midi, nous plongeons au cœur de la culture malienne en acceptant de recouvrir nos pieds et mains de henné. En effet, ce sont les jeunes femmes tout juste mariées qui s’ornent de cette parure (ce n’est pas notre cas mais on trouve ça tellement joli…). Il faut souffrir pour être belle, adage qui illustre bien notre après midi, puisque Christelle s’est retrouvée pieds et mains liés à des sacs plastiques (cf. photo) pendant plusieurs heures, et ensuite badigeonnée d’ammoniaque (substance relativement corrosive qui noircit la couleur naturelle du henné) pendant quelques minutes (le temps que ça brûle en fait). Le résultat vaut le sacrifice et fait sensation dès le lendemain, auprès des habitants de Kita.

 

Mardi 14 mars

 

Nous avons rendez vous à 8h avec Ramata, une cousine de Mamadou, enseignante dans une école communautaire nommée Soundiata. L’expo sous le bras, nous avons pris connaissance des lieux et rencontré tous les enfants. Avant de la présenter, le directeur nous à expliqué les difficultés des conditions d’éducation au Mali : Les effectifs dans les écoles publiques sont tellement importants, le trajet jusqu’à l’école parfois tellement long, etc. que des parents, des commerçants du même quartier se sont regroupés en association pour budgétiser des écoles communautaires. Encore modeste mais conviviale, l’école a deux salles de classe, faites de matériaux locaux. Nous avons pu avec la collaboration du directeur et des enseignants, présenter les panneaux d’expo. Les enfants, enthousiastes, étaient très curieux et ont vraiment rendu vivantes les photos des familles des 4 pays !

 

L’équipe pédagogique est très ouverte à des échanges interculturels et pourquoi pas établir une correspondance avec une école de France. Avis aux amateurs et aux enseignants, si cela vous intéresse écrivez nous sur notre boîte mail commune et nous pourrons vous transmettre leurs coordonnées et en discuter.

 

Ce fut une journée très riche malgré la fatigue exacerbée par la chaleur (les toits en paille protègent peu des fortes températures et nous n’osons imaginer leurs après midi aux mois de mai-juin…)

 

Mercredi 15 mars

 

Après des aux revoirs chaleureux à toute la famille de Mamadou (Merci pour votre accueil et de nous avoir permis de partager ces quelques jours avec vous !), en route vers la gare routière, nous avons rendez vous à 7h30 pour l’appel.  On embarque un à un dans un poids lourd en forme de bus. Installées à l’arrière du camion près d’une fenêtre, nous  mangeons de la poussière pendant 6h. Malgré les terribles secousses, certaines réussissent à dormir, sur l’épaule de Marie par exemple.

 

 

Arrivées à la capitale vers 13h et enduites de poussière, on s’installe à la maison des jeunes (pas si jeune que ça d’ailleurs). Nous rencontrons Dogolou Dolo, la personne contact qui doit nous faire rencontrer la famille de Yanidiou dans le pays Dogon.

 

Bamako, est une capitale très effervescente où vit environ un million d’habitants. Beaucoup de bana-bana (vendeurs ambulants pour ceux qui suivent pas !) sillonnent ses rues : vendeurs de serviettes de bain, de cigarettes et cartes téléphoniques, d’eau dans des sacs plastiques, de tissus bazins portés sur la tête (jolis numéros d’équilibristes), de brosse à dent-dentifrice, on en passe et des meilleures ! L’exode rural a en effet conduit beaucoup de jeunes et de familles à déserter les campagnes pour gagner un peu d’argent en ville.

 

Bamako est entourée de collines, traversée par le fleuve Niger, et est ponctuée d’arbres; c'est donc une forme de cuvette dans laquelle poussière et chaleur sont omniprésentes...

         C’est le moment pour acheter les derniers tissus pour concevoir quelques vêtements avant de partir au pays Dogon. C’est donc une des activités principales des jours à venir…

 

         Jeudi 16 mars

 

 

Accompagnées de Dogolou nous guidant dans les endroits stratégiques de Bamako, tels le marché rose, le grand marché, l’institut national des arts, et la maison des artisans, nous décidons de visiter le musée national. Son architecture est très contemporaine; l’ensemble de ses expositions valorise les traditions du Mali et retrace son histoire. 3 salles exposent 3 aspects de la culture malienne : la richesse de ses tissus, celle de ses cultes fétichistes et enfin celle de son archéologie. Une expo photo temporaire y était aussi présentée, reflétant elle aussi la richesse des traditions du Mali.

 

Visite très intéressante et instructive !

 

Et nous voici, vendredi 17 mars, en train de vous écrire !

 

Cet après midi nous avons pu assister à un hommage rendu pour les 30 ans de CARE, une ONG impliquée dans le développement local social du Mali. Ce fût également un moment riche en discussion avec les différents acteurs locaux des projets réalisés. Cela nous donne très envie de revenir mais cette fois, dans une perspective professionnelle.

 

Demain si tout va bien départ pour le pays Dogon, dernière destination de notre périple, en compagnie de Dogolou Dolo.

 

Nous vous écrirons à notre retour pour vous raconter tout ça. D’ici là prenez soin de vous ! On vous embrasse très fort et on vous souhaite tout le bonheur du monde !

 

C & M

 

PS : rien que pour vous faire râler un peu plus, sachez que le dimanche 26 mars, à notre retour à Bamako, Tiken Jah Fakoly passe en concert ! Et bien sûr, nous y serons!

PPS: nouvel album en ligne! Le Mali qui commence, sans transition avec la fin du Sénégal...

 

 

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16 mars 2006 4 16 /03 /mars /2006 00:08

Salut salut !

 

 

 

On vous écrit depuis le Mali et selon l’heure à laquelle vous lirez cet article il existe plusieurs (cinq en tout) salutations en Bambara, la langue nationale ; vous comprendrez qu’on ne se lance pas dans plus de détails.

On est actuellement à Kita, petite ville du centre-ouest du Mali. On s’y fait doucement mais la chaleur reste torride. On espère que vous allez tous bien et merci encore et toujours pour vos nouvelles !

 

 

 

Dans le dernier courrier nous vous avions laissés en suspend sur le quai de la gare maritime de Dakar. Il est 19h, on est le vendredi 24 février, et on s’apprête à partir pour le grenier du Sénégal, la Casamance. RAS pour la traversée, qui dura 16h avant de rejoindre la capitale de cette région, Ziguinchor. Après un pas si long que ça trajet en mer, nous avons pénétré dans le fleuve Gambie, dont nous pouvions apercevoir les rives qui laissent déjà transparaître une végétation luxuriante et une faune variée. Pour preuve, Christelle a eu la chance d’apercevoir des dauphins.

 

 

 

Arrivées vers 11h le lendemain matin, un comité d’accueil endiablé nous attend. C’était pas nous les stars, mais le conseiller du président… Tant pis, on en à bien profiter quand même : des troupes de femmes revêtues de leur plus beau boubou tapant sur des bouts de bois, des groupes de musique et de danse traditionnelles, et même une fanfare bretonne, « l’usine à canards », présente sur le bateau, qui s’est mise à jouer avec eux.

 

 

 

Abdoulaye, le petit frère d’Issaga, notre amie de promotion, est venu nous chercher pour rejoindre leur famille à Bignona. C’est une petite ville située au nord de Zig (pour Ziguinchor et non pour toi poulette ! à bientôt à Bagas). La route qui les sépare est bordée de labyrinthes de bolongs (espaces de mangroves du fleuve Gambie). Des arbres comme vous n’en avez jamais vu, hauts comme des immeubles à plusieurs étages, avec une circonférence impressionnante : manguiers, baobabs, caïlcédrats, palmiers, fromagers, etc.…) contrastent avec la maigre flore rencontrée dans toute la région du Sahel (zone quasi désertique).

En clair, on a bien fait de venir jusqu’en Casamance !

 

 

 

Toute la famille d’Abdoulaye nous accueillies très chaleureusement (ils te font tous de grosses bises Issaga !). Une fois de plus, nous avons eu la chance et le privilège de vivre des moments en famille très riches en échanges culturels et en chaleur humaine. L’après midi, une fois installées et rassasiés, nous sommes retournées à Zig pour assister à un tournoi de lutte traditionnelle. C’est un moment riche en animation où tout le monde s’est donné rendez-vous : chants et danses de femmes, vendeurs ambulants de toutes sortes (huuum ! les petites poches de glace à la mangue…), manifestations de jeunes en faveur de la paix en Casamance…  Tout ça sans oublier, les défilés des lutteurs super baraqués. Les préliminaires n’en finissent pas et occupent les 2 tiers de l’après midi, voire son intégralité, tant la durée du combat est infime parfois.

Revêtus de toutes sortes de gri-gri et s’aspergeant de décoctions aux plantes traditionnelles, ils s’affrontent à mains nues pour faire chuter l’adversaire par tous les moyens (les coups sont permis !).  Un joyeux folklore que nous vous conseillons, car c’est vraiment un moment passé au cœur de leur richesse culturelle (et parce que les lutteurs valent le coup d’œil !).

 

 

 

Le dimanche soir, nous quittons Abdoulaye et sa famille pour quelques jours et partons pour Oussouye et Cap Skiring en basse Casamance. Le trajet fût bref mais intense : on a été secoué comme des pruneaux pendant 3h grâce à des routes qui ne le sont que de nom, « parcours de tôle ondulée » conviendrait mieux…

 

 

 

Nous nous installons dans un petit campement sympathique donnant sur des rizières et entouré d’une végétation spectaculaire. Une petite gazelle, bière du Sénégal, un hamac, et tout va mieux !

Un petit havre de paix, que nous avons donc squatté pendant 3 jours, et qui fût propice à des rencontres aussi riches que chaleureuses. Moustapha, jeune guide local initié selon les traditions diolas, nous a fait découvrir et partager toute la richesse de sa culture et ses connaissances sur la faune et flore de la Casamance. Après la rencontre de l’ethnie Peul dans la région du fouta, de l’ethnie Wolof dans l’ouest du pays, nous découvrons les diolas, peuple dont les activités, us, coutumes et religion diffèrent énormément. Nous voici en milieu animiste, dont les croyances et fétichismes sont très forts ! C’est pour vous dire, nous avons même rencontré le roi d’Oussouye ! Moment très cérémonial : il assure un rôle de régulation et de médiation au sein de son peuple.

 

 

 

Le très charismatique Moustapha nous a donc captivées et bercées par les récits de l’histoire et des traditions de son peuple, tout en se baladant dans la forêt presque vierge de cette région magnifique. Si vous voulez aussi être transportés par ses paroles, lors de votre passage –- conseillé— à Oussouye, vous pouvez le joindre auparavant à cette adresse : ryteua@yahoo.fr  ou au campement Emanaye.

Nous avons également rencontré un petit groupe de l’association toulousaine « Occitanie Casamance » dont l’objectif est d’appuyer le développement de l’éducation de cette partie du Sénégal. (Vous pouvez trouver leur site en tapant Occitanie Casamance sur google).

En leur compagnie nous avons pu visiter une école et assister à un cours magistral de mathématiques. Revenir sur les bancs de l’école fût intéressant, surtout dans un environnement très différent du notre. Nous prenons conscience à quel point leurs conditions d’éducation restent très difficiles. Bonne continuation et bon courage à vous tous, « Occitanie Casamance » et partenaires locaux, pour gravir les échelons du développement de l’éducation, base fondamentale  du développement global de la Casamance, ou de tout système d’ailleurs.

Votre curiosité et votre humanisme font de vous une équipe joyeuse qui a tout pour réussir cette collaboration et ce challenge ! Merci pour les bons moment passés avec vous (merci spécial de Marie à Claudie, sa nouvelle « famille » ;) , et à Pascal, pour le partage de la découverte d’une partie du ciel austral !) et à bientôt sur Toulouse ou ailleurs !

 

 

 

            Mercredi 1er mars, tous ensemble, nous partons pour le Cap Skirring, petite ville située en bordure de l’océan Atlantique dont les plages sont parmi les plus belles d’Afrique de l’Ouest (et parmi les plus touristiques donc). Après un dernier plouf, nous disons au revoir à l’océan et à nos amis.

Merci encore à toi, Moustapha, pour ces échanges, bonne chance pour la suite de tes projets, et c’est sûr ça va marcher !

 

 

 

Direction Bignona pour rejoindre notre famille d’accueil. De là, nous avons pu faire la connaissance d’Alamine, guérisseur traditionnel. En vue de réaliser un petit travail de recherche portant sur la médecine traditionnelle pour Afric Impact (lien à droite du blog), il a pu nous faire visiter une partie de la forêt en nous expliquant les vertus thérapeutiques de certains arbres et plantes. Nous entrons dans une nouvelle dimension culturelle très différente de la notre ; la médecine traditionnelle prime sur la médecine moderne. Nous comprenons vite qu’il existe beaucoup de tradipatriciens à Bignona et que beaucoup de familles ont un savoir spécifique dans ce domaine. Nous avons aussi rencontré une association de tradipraticiens travaillant en étroite collaboration avec l’hôpital. Nous sommes bien loin de cette osmose avec la nature, espérons qu’un jour nous y reviendrons…

 

 

 

Le temps de tresser Christelle, de dire à bientôt et un grand merci à toute la famille d’Issaga, nous voici reparties à Zig pour rencontrer un ami de Christine, Jean Do, dont nous vous avons déjà parlé dans l’avant dernier article.

Merci encore à toi pour ces discussions très intéressantes et le gîte d’une nuit. Soit le bienvenu à ton tour sur Bordeaux au mois d’août.

 

 

 

Samedi 4 mars

 

 

 

 

 

Levé 5h pour une séance « gare routière », à savoir attente du remplissage du taxi. Arrivées avant le levé du soleil, nous avons donc pu assister à la « mise en branle » des nombreuses activités de la gare : les vendeurs de tickets s’installent, les marchants ambulants et polyvalent s’affairent, les gargottes se remplissent de passagers prenant leur petit déjeuner avant le départ (nous y compris). Départ 8h, arrivée 16h30, nous voici à Tambacounda, ville du Sénégal oriental : région chaude et sans relief avec un paysage de savane : buissons et forêt de baobabs (très difficile à prendre en photo en voiture, désolée maman !).  En période sèche c’est une végétation très aride qui s’offrait à nous.

 

 

 

Arrivées à la gare ferroviaire de « Tamba »,  pas de train express aujourd’hui, ni demain, ni après demain, mais mardi, mais avec un taux de probabilité de passage bien trop faible pour le temps qu’il nous reste a passer en Afrique. Donc pas de train, ce ne sera que partie remise une prochaine fois. Coincées à Tamba, le fruit du hasard nous démontre une fois de plus sa force extraordinaire : Seb et Gaëlle, nos amis routards du tour du globe, croisent notre route. D’ailleurs vous pouvez suivre leur aventure sur www.tourduglobe.org 

Dimanche tranquille, un peu d’Internet et un bon bain dans la piscine ! Nous décidons le soir même de partir tous les 4 pour faire un bout de route jusqu'à Kita.

 

 

 

Lundi 6 mars (bon anniversaire Seb ! désolée de ne pas avoir appelé mais on était sur la route toute la journée)

 

 

 

            Après une interminable attente à la banque et une rencontre fort sympathique : Emmanuel, suisse à vélo pour 4 mois en Afrique de l’Ouest (bonne chance à toi, profites bien de la Casamance !), nous partons pour Kayes en taxi brousse. Croyez-nous si vous voulez, mais pour une fois le fond musical n’était pas Youssou’n’Dour, mais ACDC ! Ambiance décalée et rigolote ! RDV là bas avec Seb et Gaëlle à l’auberge la moins chère (qui s’est révélée être un hôtel de passe… Chaleuuur).

Notre entrée au Mali se fit sans difficulté, excepté la chaleur… Bonjour le Mali, à bientôt le Sénégal !

 

 

 

            Sans transition, nous espérons vous avoir, à travers nos récits, susciter l’envie de voyager au Sénégal ! Par la diversité et la richesse de ses paysages mais aussi de ses Hommes, il constitue un pays extraordinaire et très attachant…

            Merci à tous ceux qui nous ont accueillies en son sein, pour tous les bons moments passés ensemble, et merci de nous avoir permis de découvrir et de comprendre « ce qu’il y a derrière les photos » (petit clin d’œil à Amadou Nice Cool et tous ses amis)

            Merci également à tous les routards, avec qui nos chemins se sont croisés, pour les discussions riches et variées. Bonne route et rendez-vous au prochain croisement.

 

 

 

Mardi 7 mars

 

 

 

 

            Avant de rejoindre Kita, nous visitons les rapides du Félou et les chutes de Gouina. Pour accéder à ces sites magiques, il faut le mériter. En effet, les pistes n’ont pas de qualificatifs adaptés tant elles sont accidentées, voire impraticables. Un défi pour le conducteur, un calvaire pour les passagers (surtout pour Marie, calée dans l’arrière du 4x4 et à la merci de tout ce qui pouvait lui tomber sur la g.). Mais la bonne humeur et le passage dans de nombreux petits villages aussi splendides les uns que les autres (l’édification des cases est très différente de ce que nous avons vu jusqu’à présent : elles sont rondes, enduites de terre, parfois surélevées par des cailloux, et le toit en paille), nous ont permis de garder la foi et de réussir notre challenge. Les photos parlent d’elles même, ce sont des endroits aussi magnifiques que paisibles, dans lesquels il fût agréable de se baigner.

 

 

 

            Une nuit à la belle étoile et un réveil dans la poussière, nous prenons la route le lendemain pour Kita. 10h de 4x4 sous la chaleur, dans la poussière, avec des pauses fanta cocktail (il n’y en a souvent plus, on se rabat sur le coca…) ont « suffit » ( !) pour atteindre notre destination. Arrivée trop tardive pour rejoindre notre famille contact, nous passons une nuit bien méritée dans une petite auberge ventilée. Quel bonheur !

 

 

 

Jeudi 9 mars

 

 

 

 

 

            Nous faisons la connaissance de Mamadou Coulibaly, notre contact, avec qui nous passerons 6 jours au sein de sa famille. Une fois de plus, nous sommes accueillies à bras ouvert et commençons notre apprentissage en bambara. Nous profitons de l’après midi pour visiter la ville, faire quelques achats de tissus et partager des parties de baby-foot déchaînées.

 C’est une petite cité d’environ 5000 habitants dont les rues sont en sables et est entourée de collines (dont nous ferons la visite plus tard, un brouillard de poussière recouvre le ciel depuis 3 jours…). Elle semble paisible et agréable à vivre. Beaucoup d’artisans travaillent à même la rue : menuisiers (comme Mamadou), forgerons, mécanos, tailleurs…

            Nous sommes à nouveau dans une famille composée d’environ une dizaine de personnes, logées dans une grande maison avec plusieurs bâtiments  dont la cour centrale est l’espace de vie principal. Chacun s’active à ses occupations dans une atmosphère harmonieuse.

 

 

 

            Côté projet nous rencontrerons demain le grand père Djélimory, puis nous essayerons de réaliser une expo auprès d’une école de Kita.

 

 

 

            Seb et Gaëlle sont partis pour Bamako hier, RDV Inch’Allah au pays Dogon ! Merci encore pour ce brin de route qui fût très agréable, et continuez dans cette direction, vous êtes sur la bonne voie pour réaliser un tour du Monde inoubliable.

           

Nous vous écrirons la prochaine fois depuis Bamako, capitale dans laquelle nous passerons 2-3 jours avant de rejoindre le pays Dogon, région au nord du Mali où nous rencontrerons « notre dernière famille » (snif… snif…).

 

 

 

            D’ici là on vous embrasse fort, prenez soin de vous.

On vous souhaite bien des choses, et entre autre… Tout le bonheur du monde !

A bientôt pour de nouvelles aventures !

 

 

 

C & M

 

 

 

PS : petit bonheur du quotidien, nous avons retrouvé Munica Brava (la série brésilienne à deux francs (CFA), et vous savez quoi ? Milagro est retombée amoureuse d’Yvo !)

 

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5 mars 2006 7 05 /03 /mars /2006 17:21

Salut à tous,

 

On espère que vous allez bien, et merci de continuer de donner de vos nouvelles et de faire des commentaires toujours aussi sympathiques.

Aujourd’hui dimanche 5 mars, nous sommes à Tambacounda, ville du Sénégal oriental où selon les dires de tous, elle serait la ville la plus chaude du pays. On vous laisse imaginer la température et la situation énergétique dans laquelle nous sommes !

 

            Notre mission « prenons le train samedi soir après 7h de taxi brousse » à bien sûr échouée… Ici les heures voire les jours n’ont pas du tout la même valeur fondamentale que nous, occidentaux, persistons à leur accorder. Qu’a cela ne tienne, nous en profitons pour rattraper notre retard auprès de vous, et aussi peut être pour faire un petit saut dans une piscine…

Départ demain, Inch’Allah, pour Kita, notre première escale au Mali, ou en bus ou en train ou à dos d’ânes… C’est une blague. Là nous rejoindrons Mr Mamadou Coulibaly, artisan menuisier que nous faisons courir régulièrement à la cabine téléphonique du village pour tenter de le joindre.

 

            Mais vous nous direz, que c’est il passé jusqu’à aujourd’hui ? Nous allons reprendre ensemble le cours du périple si vous le voulez bien.

Nous avons arrêté le récit de nos aventures au mercredi 22 février.

            Nous sommes à Dakar, chez Christine. Ville d’effervescence où tout s’accélère et où les embouteillages sont le lot quotidien des dakarois. Elle se situe sur la presqu’île du Cap Vert, dont les corniches sont magnifiques. Il est agréable de profiter de l’océan et de pouvoir sortir de la ville un peu étouffante et polluée aussi facilement. Nous en avons profité pour visiter ses différents marchés sous les judicieux conseils de Christine et d’Alpha. Le premier fût celui des tissus, le marché HLM, où les femmes vantent leurs wax, tioup et bazin comme les meilleurs de l’Afrique de l’ouest. Il est agréable de se perdre dans ce labyrinthe riche en couleurs et scènes de vie intimes : vente de tissus, tailleurs à l’ouvrage, discussions parfois avec de hautes intonations…

Le second était celui des fruits et légumes, le marché Kermel, visité tardivement mais qui nous a surpris par la diversité des denrées : il y avait de tout J

Ensuite, vers 18h, nous avons foncé vers Soumbédioune pour assister au retour des pêcheurs.  Jusqu’à 150 à 200 pirogues peuvent partir le matin en mer et revenir le soir pour passer directement le relais aux personnes sur la plage qui vendent leurs poissons. Déchargement du poisson et « remontage » de la pirogue sur la berge se font grâce à l’aide de nombreuses personnes. Tout le monde met la main à la pâte ! Les odeurs, les cris des poissonnières, génèrent une atmosphère conviviale dans laquelle nous pourrions passer des heures.  Sur les étalages de monstrueux poissons sont en vente : barracudas, carpes de mer, capitaines, crevettes, thons, murènes, etc. Que de choix et de prix très abordables !

Chemin faisant nous arrivons à l’endroit où sont fabriquées les pirogues. Travail de titans car elles sont taillées et faites à la main dans un arbre appelé le fromager (c’est celui devant lequel Marie à l’air bien minuscule). Ensuite nous supposons que d’autres « artistes artisans » prennent le relais pour les peindre. C’est un arc en ciel à elles seules.

Et enfin, rendez vous incontournable des touristes, le village artisanal… Sculptures, bijoux, boubous, chaussures en cuir, etc. tout est réuni pour vous inciter à ramener quelques souvenirs. Nous sommes devenues de talentueuses négociatrices, et en avons profité pour faire quelques achats.

 

Jeudi 23 février

 

Après un petit dej familial avec Christine et des aux revoirs chaleureux (merci encore à toi et bon retour ! A la prochaine sur Paris) en route ou plutôt en mer, pour l’île de Gorée, à bord de ce qu’ils appellent une chaloupe (mais qui ressemble plus à la barge reliant petite terre et grande terre de Mayotte ! coucou à tous les mahorais, ou qui ressemble à un petit ferry pour ceux qui n'étaient pas à Mayotte). Une demi heure plus tard nous accostons sur une petite île très colorée qui fait penser à un village du sud de la France. C ’est un endroit idyllique : 1200 habitants, aucune route goudronnée, pas de voitures, beaucoup de bougainvillées, etc. mais avec une histoire pesante. Elle constituait un important comptoir commercial de la traite des esclaves. Il y avait de nombreuses maisons à double fonction : habitation et lieu de travail à l’étage, stockage des cargaisons au RDC. La maison des esclaves est l’un des derniers de ce type et témoigne de façon poignante toute l’horreur de l’esclavagisme, avec sa célèbre porte (oui j’ai la photo tonton !) donnant directement de la réserve sur l’océan. Une visite guidée avec le conservateur du musée vous permet de comprendre et d’imaginer toute l’histoire épouvantable qui a pu s’y dérouler. Il est important de visiter ce type de lieu pour être sensibilisé, comprendre et surtout ne pas oublier (car la mémoire de l’Homme est sélective et parfois fragile ! C’était il n’y a pas si longtemps que ça) et éviter que cela recommence, peut être sous une forme différente.

 

Après cette tirade, sans transition car cela est difficile, nous avons continué de visiter l’île dans ses hauteurs.  Coucher de soleil splendide sur Dakar, rythmé par des percussionnistes faisant danser un groupe de jeunes filles déchaînées. Moment enivrant de bonheur ! Se terminant par un thé offert par les frères de Cissoko, joueur de kora que nous avons vu à St Louis. La famille africaine est très grande et très élastique, « tout le monde est le cousin ou le frère de tout le monde » ! Le retour à bord de la « chaloupe » fût instructif : nous voilà initiées aux kasskass (sortes de maracas reliées par une corde). On n’est pas au point mais on s’entraîne.

 

Vendredi 24 février 

 

Christelle a mangé avec un ami de promotion de l’IMT de Belgique, Mademba. Ils ont mangés au sein même de l’hôpital dans lequel il travaille. C’était très sympathique et très riche de retrouver Mademba dans son contexte habituel, avec toute son équipe. Merci pour ton accueil et à toute l’équipe pour le bon repas que vous nous avez préparer. Bonne chance pour la suite de tes études et bon courage. Peut être la prochaine fois que nous mangerons ensemble ce sera à Bordeaux ou ailleurs, sait on jamais ! Il passe un grand bonjour à tous les amis de l’IMT et c’est l’occasion pour dire à tous que ça serait super sympa d’organiser des retrouvailles quelque part, dacodac ? Bonne route à vous tous car je sais que vous êtes nombreux à l’étranger en ce moment.

 

Au revoir Dakar et à bientôt, en mer pour la Casamance  !

Nous prenons le bateau ce soir à 19h, pour arriver à Ziguinchor le lendemain à 11h.

On vous envois cette première partie avant de vous faire parvenir le reste…

Bisous à tous ! A bientôt pour de nouvelles aventures !

 

 

 

Christelle et Marie

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4 mars 2006 6 04 /03 /mars /2006 03:44

Kassumaye à tous !

 

Nous kassumaye balé. Voici les quelques mots Diola que nous avons retenus…

           

            Aujourd’hui, vendredi 3 mars, nous sommes à Ziguinchor, petite capitale de la Casamance (région du sud du Sénégal). Nous avons été gentiment accueillies par Jean Do, ami de Christine, qui travaille également pour l’association des volontaires du progrès (vous nous direz, mais qui est Christine ? Il fallait suivre… C’est comme ça !).

Il nous a prêté gracieusement son ordinateur, pour pouvoir vous écrire un mot, et le gîte jusqu’à demain, jour de départ vers le Mali.

            On espère que vous allez tous bien. Prenez patience, le printemps arrive (et nous aussi). Ici c’est la canicule entre midi et 16 h. Le reste de la journée, ça va.

Avant qu’on oublie, on a réactualisé et finalisé l’album photo du Sénégal, en essayant de classer les photos cette fois. Ce n’est pas tout à fait ça mais a priori, elles sont à la fin.

 

Nous essayerons de récapituler le cours de nos aventures depuis que nous vous avons quittés très prochainement. Nous manquons de temps aujourd’hui ! Désolées…

Nous nous levons demain très tôt pour prendre le taxi jusqu’à Tambacounda et sauter dans le train qui fait Dakar-Bamako. C’est un chalenge qu’on s’est fixé ! Lançons les paris si vous le voulez bien dès maintenant. Résultats des courses dans les jours qui viennent, depuis Kita, notre première étape au Mali.

 

A bientôt donc, on vous embrasse fort et on vous souhaite tout le bonheur du monde !

 

Bon dimanche !

 

C & M

 

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22 février 2006 3 22 /02 /février /2006 16:42

Salam maleikoum à vous tous!

 

 

 Na ngeen def? Nous, ma ngui fe rek! Nous voilà wolofisées, car en quittant la région du Fouta, nous avons également changé de dialecte. Actuellement "nous" parlons wolof, langue officielle du Sénégal.

 

 

On espère que vous allez bien et que les températures hivernales commencent à remonter un peu. Merci pour vos commentaires et vos nouvelles : Aline, toutes mes félicitations et fais la bise à toutes les Suisses de ma part ; Ghislain et Marianne, bien sûr que je viendrai au baptême, merci pour l’invitation, je vous embrasse !

 

 

Notre voyage se poursuit très très bien, de manière agréable, et ces 10 derniers jours passés nous ont encore permis de rencontrer des personnes fort sympathiques, de parcourir des paysages et endroits différents et d'approfondir nos connaissances sur la culture du Sénégal.

 

 

Et voici comment ça c'est passé...

 

 

Mardi 7 février

 

 

Toujours à Thiambé, où la température reste très élevée. Journée cruciale pour le Sénégal puisque se joue la demi-finale de la Coupe d'Afrique des Nations. Grand moment d'émotion et de stress, mais nos encouragements n'ont pas suffit pour les mener jusqu'à la victoire. De toute façon, l'arbitre était corrompu. L'ensemble de la maisonnée était assez déçue mais qu'à cela ne tienne, Muñeca Brava réussit à redonner le sourire à presque tout le monde (Isa et Emilie, il faut que vous le sachiez, Milagro est en fait encore amoureuse d'Yvo...)

 

 

 

 

 

Mercredi 8 février

 

 

 

 

Christelle se lève à l'aube pour tenter de voir le soleil levant... Manque de bol, il jouait à cache cache et il a gagné...

 

 

Le départ approchant, nous voulions préparer un dessert pour remercier encore la famille Aw de nous avoir accueillies. Nous voilà parties au marché en compagnie de Maïmouna pour aller faire quelques courses et profiter encore d'utiliser notre moyen de transport préféré: la charrette tirée par un âne. Le marché émane une effervescence riche en sons et en couleurs. Les étalages et étagères sont des joyeux bordels où l'on peut retrouver: des sacs d'épices remplis de mil, de sorgho, de riz, de tamarin, de fleurs d'hibiscus, de pain de singe, de teinture indigo... Ainsi que des marchands de tissus, de lait caillé, de frigo... tout se trouve et tout s'achète !!

 

 

Malgré la chaleur et la densité des allées, nous apprécions et nous ne nous lassons pas de flâner et de partager ces moments qui leur sont si routiniers et pour nous si extra-ordinaires. Nous optons finalement pour la salade de fruits frais. Selon vous, combien faut il de kilos de fruits pour satisfaire une vingtaine de personnes? Réponse: 8! 4kg d'oranges, 3 kg de bananes et un kg de pommes (elles sont chères!) et c'est parti !

 

 

2h d'épluchage découpage plus tard, on s'est régalés. Nous apprenons que c'est le dernier jour de l'année musulmane. Ce soir, après un repas de fête (apprécié de tous sauf du mouton qui ne bêlera plus...), selon la tradition, les enfants déguisés (les filles en garçon et inversement) vont de maison en maison armés de seaux vides pour récolter du mil ou du riz. Le tout en chantant à tue tête et en tapant des mains. Nous sommes bien évidemment de la partie et nous nous en donnons à coeur joie, même si nous ne maîtrisons pas toutes les paroles. Nous ne retenons que "Taïdabon, taïdabon, wélé!" et ça suffit à faire rire tous les villageois...

 

 

Un peu notre halloween, en moins mercantile et très bon enfant.

 

 

 

 

 

 

Jeudi 9 février

 

 

 

 

Jour férié, 1er jour de l'année, tamakharit. Bonne année à tous!

 

 

La veille de notre départ nous en avons profité pour visiter Matam, située à 12 Km de Thiambé. C'est une ville en bordure du fleuve où il est agréable de voir la vie animée par ce dernier. Accompagnées de Dra, ce fût à nouveau l'occasion, à travers de nos discussions, d'échanger sur nos diversités culturelles.

 

 

Le soir, avec la récolte fructueuse du mil de la veille, les enfants ont pu s'offrir des beignets de crevette. Succulents, mais un peu trop épicés à notre goût !

 

 

 

 

 

Vendredi 10 février

 

 

 

 

Réveillées en fanfare à 7h par le grand père Idrissa, on est à la bourre pour choper le minibus qui doit nous emmener jusqu'à Saint Louis! Bagages pliés en 5-5, beignets engloutis, café pas pris, aux revoirs à tout le monde rapides mais chaleureux, nous voilà parties.

 

 

Par contre, on n’est pas arrivées !! Les 6h de voyage prévues se sont insidieusement transformées en 10h. Il fait chaud, on est serrées, on est fatiguées, mais on est heureuses, dans ce mini bus de 20 places, de ceux qu'on appelle les N'diaga N'dieye...

 

 

De la savane, quelques baobabs et beaucoup de secousses et de bruits, tel fût le voyage. Ponctué de brefs arrêts dans des villes: l'occasion pour les nombreux vendeurs ambulants (sachets glacés, cacahuètes, eau, banane, coco, pastèque, etc.) se collant à nos fenêtres de trouver des acheteurs. Un service drive-in plus efficace que celui du Mc Do!

 

 

Arrivée entières vers 18h à St Louis, nous traçons direct vers l'auberge de jeunesse. Ces 10h de route ont suffit pour changer de région, de climat, de culture et de dialecte (et pour avoir mal à la tête). Fini la tranquillité et la chaleur du petit village de campagne, nous voici en ville, avec son habituelle agitation, il fait "froid" et on ne parle plus poular mais wolof.

 

 

 

 

Le retour à la "civilisation" nous plonge également dans un endroit très prisé des touristes. En effet, St Louis, situé sur la côte atlantique, est une des villes les plus agréables du Sénégal, de part son architecture coloniale et son implantation originale. C'est une île, reliée au continent appelé Sor par le célèbre pont Faidherbe (long de 510m) et reliée à la langue de Barbarie (fine bande de terre entre le fleuve et l'océan) par 2 petits ponts de l'autre côté. Les maisons sont peintes de couleurs pastelles et l'ensemble rappelle un peu les villages du sud de la France.

 

 

 

 

Après une bonne douche, nous assistons à un concert donné au centre culturel français, par Cissoko et ses musiciens. C'est un joueur de kora (instrument traditionnel fait d'une grande calebasse tendue de peau de vache et traversée par un manche muni de 21 cordes) mêlant musique traditionnelle et jazz. C'était génial, qu'il est bon d'écouter de la musique! Mais quel décalage! Le public était essentiellement composé de coopérants, cela rajoutait au contraste de nos 15 derniers jours de vie villageoise.

 

 

 

 

A l'entracte, Claude Michel fait son apparition et entonne un air de sa composition en jouant de... l'accordéon! Un petit bout de femme sympathique, engagée dans une association s'occupant d'enfants des rues. En effet St Louis est une grosse ville et on retrouve toutes les problématiques de cette forte urbanisation: fort taux de chômage, enfants des rues, logements précaires …

 

 

 

 

 Le lendemain, visite de la ville, nous plongeons avec amertume dans son histoire. C'était un port animé et un port commercial où beaucoup de marchands européens étaient basés. St Louis, ancienne capitale de l'Afrique Occidentale Française, participait au commerce triangulaire. Nous sommes passées devant des entrepôts dont les négociants venaient de Bordeaux. Ces grandes demeures anciennes confèrent à la ville une élégance vieillotte et lui ont valu de figurer au patrimoine mondial de l'UNESCO en 2000.

 

 

Dans ses ruelles l'animation est constante: bana-bana (les marchands ambulants), artisans de toutes sortes (tailleurs par exemple, dont vous pourrez admirer le travail sur notre mannequin Christelle), voitures taxi jaunes et noires en grand nombre, mini bus ou cars rapides colorés (tunning sénégalais) appelés les "s'en fout la mort", etc.

 

 

 

 

 

Dimanche 12 février

 

 

 

 

Levées avant le début du jour, un 4x4 nous attendait devant l'hôtel pour nous emmener au parc national du Djoudj, se situant sur un grand méandre du fleuve Sénégal. Impressionnante réserve à l'échelle de la planète, qui est classée au patrimoine mondial de l'UNESCO et que les oiseaux migrateurs squattent allègrement pour notre plus grand plaisir. Arrivés paisiblement sur les lieux, quelle ne fût pas notre surprise de voir des cars entiers de touristes remplir peu à peu la place. En attendant la pirogue ce fût une véritable foule qui se massait sur les pontons et alentours. Pendant ce temps, une famille de phacochères faisait tranquillement sa vie non loin de cette concentration touristique.

 

 

En compagnie de Babacar, notre guide, d'un couple d'italiens et de notre nouvelle amie espagnole Lorena, nous avons eu la chance d'observer des milliers d'oiseaux: hérons pourpres et gris, canards siffleurs, oiseaux serpents et surtout pélicans... Près de 3 millions d'oiseaux transitent par le parc chaque année et y sont dénombrés plus de 400 espèces, c'est vous dire!

 

 

Nous y avons aussi croisé un crocodile et des varans, mais de loin...

 

 

Super journée, clôturée par un bon thieboudien offert par Babacar. Retour vers 17h pour rejoindre notre nouveau campement sur la langue de Barbarie (péninsule située entre le fleuve et l'océan: à nous la plage et la bronzette!).

 

 

Et là ô surprise, nous croisons des amis de Christelle: Sébastien et Gaëlle, partis en voyage autour du monde pour une durée de 3 ans (les veinards)! On est restées clouées sur place de s'être rencontrés ici, décidément le monde est vraiment petit! C’était génial !

 

 

 

 

Installées dans des paillotes au bord de la plage,  les 4 jours qui ont suivis ont été d'une tranquillité très reposante. Programme: balades sur St Louis et son village de pêcheurs très vivant où la réalité et les conditions de vie restent néanmoins très difficiles ( un quartier nommé guet n’dar :les pirogues rentrent de la pêche tandis que les femmes font sécher les poissons et les enfants jouent dans la rue …) , promenades (et quelques brèves baignades) sur la plage, discussions riches et intéressantes avec nos amis fraîchement rencontrés: Lorena travaillant pour la FAO, Nice Cool engagé dans une asso investie auprès des enfants des rues (la même que celle de Claude Michel), Abdoul et Ali Baba artisans et vendeurs de souvenirs, Banda artiste peintre, Zale gérant du campement, Babacar guide à tout faire, Sébastien et Gaëlle voyageurs de très longue durée, Stephan et Maïk nos voisins de paillotes allemands...

 

 

On vous laisse imaginer la diversité, la richesse et la longueur de nos discussions avec tout ce petit monde!

 

 

Le voyage est une clé réellement extraordinaire pour faciliter et provoquer des rencontres de tout horizons...Quelle richesse !!! Merci à tous pour ces moments échangés, drôles et enrichissants. Bonne route à vous tous et à bientôt au prochain croisement.

 

 

            Les soirées furent rythmées au son des percussions et des chants de Nice Cool, Abdoul, Ali Baba et leurs amis. Christelle en profita donc pour prendre des cours de djembé avec Ali Baba pendant que Marie était clouée au lit par un petit coup de froid (sans doute causé par une baignade nocturne)...

 

 

 

 

Vendredi 17 février

 

 

 

 

Levées pas trop tôt (car Marie a besoin de repos...), dernier petit tour sur la plage, des aux revoirs et non des adieux, comme d'habitude, à tous nos nouveaux amis, et en route pour la gare routière.

 

 

Vers 14h nous montons dans un "7 places" après avoir négocié avec les rabatteurs le prix des places et des bagages (de retour en France nous tenterons de négocier avec la SNCF, si ça marche ce serait génial!).

 

 

3h30 nous séparait de Thiès, ce fût rapide et suffisant pour écrire nos nombreuses cartes postales.

 

 

Beaucoup de baobabs, de véritables forêts parfois, donnaient au paysage un air extra-terrestre, tant ils sont impressionnants et inhabituels pour nous. Selon la légende de nombreuses ethnies, le baobab aurait déplu à une divinité qui l'aurait alors déraciné et replanté à l'envers, d'où ses branches semblables à des racines.

 

 

Vers 17h30, arrivées à Thiès, 2ème plus grande ville du Sénégal située à 70 Km de Dakar, nous sommes accueillies chaleureusement par les enfants de Demba, famille avec laquelle nous passerons quelques jours très agréables.

 

 

Zale et Isa, vous avez un grand bonjour et de grosses bises de toute la famille. Nous avons pu rencontrer Sokhna, mère de Zale et de Demba, ayant participé au projet de Paroles d'ailleurs.

 

 

Elle fût très heureuse d'avoir des nouvelles de vous et un retour du projet "Mes grands parents racontent...".L'exposition a beaucoup plu à toute la famille et ce fût un moment d'échange et de questions sur les coutumes du Maroc, de la Mauritanie et du Mali.

 

 

Elle vous félicite, ainsi que nous d'ailleurs, pour la future publication du livre! On a oublié de vous l’annoncer, mais une co-édition avec le GRAD (Groupe de Réalisations et d’animations pour le Développement) va bientôt se faire.

 

 

Encore bravo les filles, votre persévérance et rigueur au travail portent leurs fruits! Vive la solidarité internationale! Et que l'éducation au développement continue pour un monde meilleur...

 

 

 

 

Revenons à nos moutons.

 

 

 

 

Ce fût également pour nous l'occasion de connaître toute la famille de Zale, et les petits qui viennent d'arriver, ils sont super!

 

 

Thiès est une ville vivante avec également un marché varié et riche en couleur et animation. En compagnie de Pape et Daoud, nos petits guides amis (encore merci à vous 2!), nous avons pu visiter les différents points d'intérêts de Thiès: musée, marché et village artisanal (merci à toi Khadim, j'espère que nous aurons l'occasion de parler plus longuement la prochaine fois, on te souhaite bonne chance pour tes projets). Mais ils ont aussi d'autres cordes à leurs arcs: ce sont, avec Fatma la soeur de Pape, des joueurs de carte invétérés! Nous avons partagé de parties de belote, de trou du cul et de bataille Corse endiablées!

 

 

Merci encore à tous pour votre accueil et votre hospitalité, c'est promis la prochaine fois nous resterons plus longtemps!

 

 

Il est l'heure de partir, après un repas encore une fois excellent et des aux revoirs à toute la famille Diouf, nous voilà de nouveau à la gare routière à négocier le voyage en mini bus pour rejoindre Dakar.

 

 

En route pour la capitale !!

 

 

 

 

 

Arrivées à Dakar dimanche 19 février vers 20h, vive les embouteillages ! On avait presque oublié ce que c’était…

 

 

Là une fois de plus, nous sommes accueillies à bras ouvert par une amie d’amis de Christelle (Merci encore Alain et Magali de nous avoir mis en contact !). Christine est une volontaire travaillant dans le domaine de l’économie sociale et solidaire. Installée ici depuis 6 mois, elle est sur le départ ; nous avons donc eu beaucoup de chance de nous croiser. Elle a énormément voyagé, c’est une routarde dans l’âme et très engagée dans la solidarité internationale, donc nous vous laissons une fois de plus imaginer les récits et échanges que nous avons pu avoir. Ces moments partagés ne font qu’aiguiser et augmenter notre avidité de découvrir le monde et d’envisager de repartir dans d’autres contrées ! Inch’Allah (mais on y croit très fort !). Merci encore à toi Christine de nous accueillir, c’est super sympa !

 

 

Nous restons à Dakar jusqu’à vendredi après midi où nous prendrons le bateau pour la Casamance. Jusqu’ici, nous avons peu profité de la ville, compte tenu du nombre de démarches administratives dont nous nous sommes acquittées : banque, visa pour le Mali, achat des billets et bien sûr, la lessive hebdomadaire, et notre rendez vous avec vous sur le blog. Néanmoins, on peut déjà vous dire que c’est une très grande capitale (3 millions d’habitants avec son agglomération) située sur la presqu’île du Cap Vert. Ses corniches sont ravissantes et ses marchés très vivants.

 

 

Nous passons des soirées riches en discussions avec Christine et un ami, Alpha,  lui même dans le domaine de l'audiovisuel, au service de la solidarité internationale et c’est bien. On a aussi profité de l’abondance des produits d’importation pour se faire quelques plaisirs… Saucisson-fromage. Quel bonheur !

 

 

Programme en prévision des jours à venir : visite de l’île de Gorée, des marchés, du musée IFAN et ballades dans la ville.

 

 

 

 

Départ Vendredi pour la Casamance pour une petite semaine avant de rejoindre le Mali début mars (dernière destination à notre grand désespoir). Nous avons trouvé un rythme de croisière qui nous convient parfaitement et qui aurait pu durer encore quelques mois… On a du mal à croire que dans un mois l’aventure africaine prend fin. Notre billet retour est prévu pour le 29 mars de Bamako en direction de Paris. Mais l’aventure continuera en France et avec vous !

 

 

 

 

On vous embrasse tous très fort en vous souhaitant tout le bonheur du monde ! A très bientôt depuis la Casamance (ça a l’air génial)

 

 

 

 

On a réactualisé l’album photo du Sénégal, on espère qu’il vous plaira

 

 

 

 

A ceux qui n’ont pas suivi le début : vous pouvez mettre votre adresse mail en haut à droite dans le cadre « inscription à la newsletter » et cela vous permettra de recevoir un mail lorsqu’un nouvel article paraît.

 

 

 

 

Encore des gros bisous, félicitation pour votre patience de prendre autant de temps pour nous lire…

 

 

 

 

Christelle et Marie

 

 

 

 

           

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7 février 2006 2 07 /02 /février /2006 14:21

 

Badâ ! Adadiseili ? Nous, diam tan.

 Comme vous pouvez le constater, après avoir parlé berbère, hassania, nous parlons couramment poulaar, la langue parlée dans le sud et le nord du Sénégal (région du Fouta) par l’ethnie des peuls.

 

Nous plaisantons bien sûr, nous nous sommes arrêtées aux formules de salutation et de politesse, qui sont très importantes ici, et assez longues, comme en Mauritanie d’ailleurs. Elles peuvent durer parfois quelques minutes, tout en se tenant la main : comment vas tu ? comment vas ta famille ? ta femme ? tes cousins ? tes voisins ? etc. As tu la paix ? et ainsi de suite. Il est de rigueur de répondre de manière assez positive pour s’introduire et après, au cours d’un thé, on peut parler plus ouvertement et soulever les problèmes s’il y en a.

 

Ici il fait de plus en plus chaud, et nous rêvons de neige. Comme quoi, par nature, l’homme n’est jamais heureux là où il est. Mais rassurez vous, nous sommes très heureuses malgré tout !  

 

Si vous le voulez bien, reprenons au samedi 29 janvier, 8h, à Nouakchott

 

Aurélien et Cécile, bon voyage, bon retour en France, nous pensons fort à vous car on imagine ô combien la reprise doit être difficile. Courage, que la force soit avec vous, et pensez à nos prochaines vacances, certainement corses, verdict 14 février…

 

Nous voici en route  pour Boghé, à 7 dans un taxi mercedes, accompagnées de Diana Be, cousine de la famille Gueye. Christelle s’indigne que la nature n’ait pas fait naître les hommes égaux, en règle générale et surtout lorsqu’il s’agit du volume corporel ; il est vrai que le voyage fût difficile, long et chaud. Du désert, un village, du désert, un village… 4h de route monotone ont suffit (et c’était largement assez) pour rejoindre Boghé.

 

Nous avons été accueillies chaleureusement par la famille Gueye, où vivent une dizaine de personnes. C’est une famille polygame où les deux femmes s’entendent très bien et dont le mari est décédé.

 

Déjà nous ressentions l’influence du Sénégal. Les femmes et jeunes filles ne portent plus de voile, leur coiffure est différente (elles sont toutes tressées, comme on peut l’imaginer au Sénégal), la musique n’est plus la même (ouf), des rythmes plus chaud font danser les enfants. En fait, Boghé est une ville qui se situe le long du fleuve Sénégal, séparant les deux pays. Elle est la sous préfecture de la région du Brakna. Elle comporte environ 10 000 habitants, vit de cultures et de pêches, et est séparée en deux lors de la saison des pluies. Un pont relie donc Boghé escale de Boghé 2.

 

Le concept des frontières nous épate toujours, car aujourd’hui nous sommes en Mauritanie et à 200 m de nous, de l’autre côté du fleuve, on sera au Sénégal. 200 m suffisent pour changer de régime politique, d’économie locale et donc de monnaie, de traditions, d’us et coutumes, de langue et de religion parfois. 

 

Birom, le fils aîné de la famille, nous a fait visiter sa ville et ses alentours. Nous sommes allés plusieurs fois au marché, où il tenait provisoirement la boutique de sa sœur. C’est un endroit haut en couleurs et très vivant. Les marchandises proposées diffèrent énormément de celles de la Mauritanie du nord : beaucoup plus de fruits et légumes, les tissus WAX (tissus africains) font leur apparition…

 

Ce fût très agréable de se balader le long du fleuve et de retrouver de la verdure. C’est un espace privilégié pour les cultures : les femmes du village y ont installé leur jardin communautaire. Un vrai régal pour nos yeux, et la déception de ne pas être venues pour la saison des mangues. Quoique… Qui dit saison des mangues dit saison des pluies, dit saison des moustiques…Cette région du bonheur devient alors une zone endémique à haut risque de contracter le paludisme.

 

Prenez en note et protégez vous si vous partez à cette période.

 

 

Côté projet nous avons rencontré le grand père Djibrill ainsi qu’une partie de sa famille. Il fût ravi d’avoir de vos nouvelles, Isa et Emilie, et nous montra à quel point ce fût un réel plaisir pour lui de s’impliquer à l’action de Paroles d’ailleurs. Il nous a lu à haute voix le compte rendu du récit le concernant en nous expliquant les anecdotes qui s’y rattachent et en nous présentant à tour de rôle ses petits enfants. Tous ont bien grandi depuis votre départ, et d’autres ont même vu le jour. Ils vous embrassent toutes les deux très fort.

 

Ces quelques jours à Boghé ont été très reposant après l’agitation de Nouakchott, mais maintenant il est l’heure d’organiser notre voyage pour gagner le Sénégal, pays de la téranga (hospitalité, accueil).

 

   

 

La Mauritanie nous à offert 4 semaines de plaisirs riches et intenses, tant pour la virginité de ses paysages que par la sincérité et l’hospitalité de ses habitants.

 

Nous remercions encore chaleureusement toutes les personnes de Mauritanie qui nous ont ouvert leur porte, leur esprit et leur cœur, et toutes les personnes qui nous ont aidé.

 

Merci, merci et encore merci, ce fût un réel bonheur. A très bientôt c’est sûr !

 

 

Snif snif la Mauritanie, à nous le Sénégal …

 

Mardi 31 janvier

Bonne Année (selon le calendrier de l’Hégire) à toutes les personnes musulmanes que nous connaissons ! Et qu’elle vous porte chance et vous permettent de réaliser tous vos souhaits.

 

 

Un taxi nous attendait à l’entrée de la maison pour rejoindre un petit village, Lopel, endroit duquel nous traverserons le fleuve. Une petite charrette tirée par un cheval nous attendait de l’autre côté. Encore un nouveau mode de transport que nous n’avions jamais utilisé. Ma foi pas si inconfortable que ça, et tellement original que nous étions sous le charme. A deux reprises, il a fallu démonter notre attelage pour embarquer le tout sur une pirogue et traverser les méandres du fleuve. Un véritable numéro de cirque qu’ils maîtrisent parfaitement. Vous vous doutez que le cheval, par contre, n’est pas monté sur la pirogue mais a nagé à côté de nous (eh oui, les chevaux nagent, au grand étonnement de Christelle. Sans masque et sans tuba, de surcroît). Durant 2 h les paysages changent, les arbres se diversifient et se densifient, nous croisons des troupeaux de vaches armées avec les mêmes cornes –voire plus grandes— que celles des taureaux entrant dans l’arène de Pampelune (paye ta référence…). Benoît, elles sont pour toi !

 Vers midi, arrivée à Dodel, au revoir à nos amis, le charretier et notre compagnon de voyage, avec qui une amitié de voyage fût soudée par la sortie du gazou, qui les a bien fait rire. Timing parfait, aussitôt arrivées sur le goudron nous voilà embarquées dans un bus coloré sur lequel est marqué « Alahmdoulillah » (à la grâce de dieu). Des échanges verbaux enflammés fusent concernant la Coupe d’Afrique des Nations (CAN). On vous a pas dit, mais on supporte le Sénégal avec beaucoup de ferveur, on ne rate aucun match. Ce sont des moments remplis d’hilarité, de frayeurs et de joies qui sont incontournables.

 

 

Le voyage fût agréable mais long (6h) et chaud. Ses jolies banquettes étaient recouvertes de skaï, qui vous font transpirer de partout (pardon Mme Beck). La vue était partagée en quatre couleurs principales : le noir de la route, l’ocre de la terre, le blond des herbes sèches et le bleu du ciel. Nous avions l’impression d’être plongées dans le film out of Africa (sans les animaux), avec ses images de savane immense. Ce sont des moments magiques, exacerbés selon la musique que l’on écoute. Une musique qui nous est chère en France prend ici toute une autre dimension (merci encore à Bruno, Manue, Aurélien et Marie, qui ont mis au point le lecteur MP3 de Christelle. Arcade Fire, elle adore !).

 

Arrivée à Thiambé a 18h, petit village de 1000 âmes situé à 2 km d’Ouro sogui, lui même à 10 km de Matam et donc du fleuve Sénégal, dans la région du Fouta.

 

Nous sommes accueillies par Dra Aw avec un Thieboudien, le perturbant en pleine 8ème de finale contre la Guinée, et déjà, gros stress. Le Sénégal, après un but inespéré, en prend 2. Heureusement, les « lions » sont quand même qualifiés. Ouf ! Depuis ils ont dépassé le cap des quarts de finale, vivement 17h qu’on assiste au match.

 

 

Depuis une semaine, le temps s’est arrêté sur nous et Thiambé. Appelées « toubab » par les enfants du village,  nous vivons au sein de la famille de Dra, composée d’une vingtaine de personne. C’est également une famille polygame dans laquelle le doyen, Idrissa, et ses deux femmes, vivent avec leurs enfants et petits enfants. La maisonnée est constituée de quatre bâtiments, au milieu desquels une cour très agréable parsemée d’arbres (sous lesquels des jarres en terre cuite (appelées canaries) conservent l’eau au frais) est propice au repos. Des nattes surélevées et parfois abritées par des toits en paille y sont aussi disposées et il y fait bon vivre. La cohabitation des générations se fait harmonieusement et une atmosphère de paix règne. Chacun a sa place et vaque à ses occupations : les femmes s’occupent des tâches ménagères, les hommes s’occupent du jardin et des animaux vivants dans la cour avec nous, les enfants en grand nombre jouent entre eux et tout le monde s’occupe de tout le monde.

 

Tout semble si simple et reposant, ça fait du bien.

 

Rien ne sert de courir après du superflu, la simplicité suffit pour être bien, alors simplifions nous la vie et ciblons l’essentiel !

 

Les journées sont rythmées avec un rituel qui nous va bien : lever 9h, café-beignet, rejoindre Ouro sogui (en taxi clando ou en taxi charrette) pour visiter le marché et surtout rattraper notre retard sur le blog, comme vous avez pu le constater. Retour vers 13h pour partager en famille le repas traditionnel, le Thieboudien (nous nous entraînons encore à sa préparation), et se reposer.

 

Le soir venu nous nous rassemblons autour de la télévision, tous installés dehors, sur les nattes et sous les étoiles, pour regarder le journal de la seule chaîne captée ici : RTS1, et notre série préférée, Muñeca brava. Les dialogues sont déconcertants de profondeur et de subtilité, le scénario d’une incroyable puissance. Notre Santa Barbara en brésilien (maman Christelle, tu adorerais !). Nous nous régalons de koichame (lait caillé sucré) ou de glaces au pain de singe fruit du baobab).

 

Dra et le grand père Idrissa sont des sources intarissables concernant les traditions peuls. Christelle et Marie étant intarissables de questions, ça tombe bien ! Idrissa est ravi d’avoir eu un retour du projet et très fier du panneau qu’il a reçu.  

 

Thiambé est un petit village dont le tissus associatif est développé . Dra en est un membre actif. En ce moment, ils mènent une campagne de prévention et de lutte contre le paludisme, car à l’hivernage, période des pluies et des cultures où les températures deviennent terribles, les moustiques font beaucoup de ravages. Nous sommes actuellement  en saison sèche (heureusement pour nous) et donc l’absence de cultures ralenti l’activité du village, et par la même occasion, la nôtre.   

 

Nous pensons quitter Thiambé d’ici quelques jours, la suite du programme n’est pas tout à fait définie : a priori, 2-3 jours à St Louis et sur la Langue de Barbarie, 2-3 jours à Thiès et rejoindre Dakar, où tout est possible. Nous envisageons rejoindre les îles du Cap Vert en espérant, pourquoi pas, rencontrer Césaria Evora, ou plutôt aller en Casamance, visiter le grenier du Sénégal. Inch’Allah.

 

On vous tiens au courant, n’ayez crainte. D’ici là prenez soin de vous, on vous aime et on vous le souhaite encore et toujours…  

 

A très bientôt, on vous embrasse,

 

 

C & M

 PS : Nous avons nommé les photos de l’album Mauritanie (avec une faute à Boghé, désolées !)

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6 février 2006 1 06 /02 /février /2006 14:22

Salut à tous !

On espère que le week-end s’est bien passé ; ici on commence à crouler sous la chaleur (Christelle y compris).

Merci pour tous vos petits commentaires et pour nous donner des nouvelles (fraîches ^^) cela nous fait toujours autant plaisir!

Mais revenons là où nous nous étions laissés.

 

jeudi 19 janvier, midi, Nouakchott

Petite description de la ville : elle s’allonge sur plusieurs kms et se situe à la fois au bord de l’océan atlantique et au pied du désert. Elle comporte un peu moins d’un million d’habitants, soit un tiers de la population de la Mauritanie. Sa démographie croissante est due aux grandes sécheresses des 20 dernières années et encore aujourd’hui des quartiers entiers se construisent. Nos premières impressions furent marquées par l’effervescence automobile, à se demander quel code de la route -- et si même code il y a – ils utilisent ! Les principaux axes sont larges et bitumés, mais sans trottoirs, ce qui incite les chauffeurs à moduler la route en 2 – 4 ou même 6 voies selon le besoin. Les routes périphériques et les ruelles sont en sable.

Dans l’après midi nous tâchons de s’organiser une virée dans le Parc National du Banc d’Arguin, RDV au poste du PNBA pour connaître les horaires des marées basses pour, si possible, emprunter la plage plutôt que le goudron.

C’est une réserve nationale depuis 1976, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO en 1989. Un courant spécifique nommé upwelling parcoure les eaux, créant ainsi les conditions idéales pour qu’apparaisse et perdure une richesse halieutique exceptionnelle (pour les ignorants, comme Marie, cela veut dire « riche en poisson », voilà). Les trois principaux axes de travail du parc sont : la protection des espèces et de leur milieu, l’étude et la recherche scientifique s’y rapportant et enfin une information pédagogique aux visiteurs de plus en plus nombreux.

Vendredi 20 janvier

Départ vers 8h (pti dej aux croissants, NDLR) avec notre chauffeur Marof. La marée basse étant très (trop) tôt, nous sommes obligés d’utiliser la route à notre grand regret. Première escale après 4h de route au Cap Tafarit, situé près du village d’Arkeiss (ça fait un peu WoW, non ?) pour un pique nique et une sieste pour certains. Retrouver l’océan était bien agréable, après l’immensité du Sahara nous voici face à l’immensité océanique.

La baie du Cap est cernée de falaises de grès blanc sur lesquelles nous avons grimpé sans trop s’approcher du bord très friable. Au passage, petite précision ou plutôt impression de certains, car à la mention de parc national on s’attendrait à trouver de la végétation, qu’il y a peu pourtant…

Nous avons été invités à boire un thé par une des familles du petit village qui semblait de prime abord inhabité : moment de complicité en regardant les albums photo.

Le temps de repartir, nous rejoignons un village de pêcheurs un peu plus bas, Iwik, dans lequel nous passerons deux nuits.

Après une première tentative pour acheter le poisson de notre futur repas, qui a échoué, nous avons été accueilli par « Yves », le fils de la chef du village, qui s’en chargea pour un bien moindre prix que celui que nous avions pu avoir.

C’est Aurélien et Marie qui se collèrent (comment ça, « normal » ?) à la préparation (écaillage, évidage… Mais fort aidés il faut le dire) des poissons, pendant que Cécile et Christelle partaient se ravitailler au village. Sur le bord de la plage, les lanches canariennes (pirogues à voile traditionnelles), reviennent les unes après les autres avec le fruit de leur journée. L’utilisation des bateaux à moteur est interdite sur le parc.

Après un coucher de soleil magnifique nous nous sommes régalés de mulets jaunes cuits en papillote en nous réchauffant autour d’un bon feu. Nous avons dormi, à notre grand plaisir encore, sous des khaimas.

Le lendemain matin nous sommes partis en ballade pour tenter d’observer les différentes espèces d’oiseaux venus se repaître de la richesse poissonneuse : pélicans, flamands roses, grèbes, sternes, mouettes, grands cormorans,  hérons, etc.

Avec notre finesse habituelle et par ignorance, nous avons trouvé le moyen de faire peur à des colonies entières d’oiseaux pour prendre des photo, et ce, sur un espace de reproduction dont l’accès est interdit… Bien joué…

Yves et Marouf (dixit Christelle) venus à notre rencontre pour déjeuner avec nous se sont enlisés jusqu’au châssis dans de la vase masquée par des algues sèches. Optimistes au début, nous pensions que ça allait être une rigolade pour dégager le 4x4. Mais en fait pas du tout… Après plusieurs échecs, nous sommes restés un peu à soutenir les gars, puis notre envie d’observer les oiseaux à pris le dessus, l’envie de prendre un bain de Marie aussi…

Aurélien, fidèle à lui même, intègre et droit, est resté jusqu’au bout, coûte que coûte. Mais toujours aucun résultat, voir même, la situation s’est aggravée puisqu’un deuxième 4x4 venu à notre rescousse s’est enlisé à son tour. Vers 20h ils ont réussit à dégager le premier véhicule, mais le notre à passé la nuit dehors, avec son chauffeur dedans.

Ayant appris que notre 4x4 n’en était pas un (un « truc » qui ne marchait pas) nous nous sommes résignés à prendre de nouveau la route le lendemain, en suivant la voiture de Michel, notre bienfaiteur de la veille. Il s’avère être un passionné de pêche, avec qui nous avons pu partager le matin une partie.

Retour à Nouakchott vers 18h, nous y resterons jusqu’à la fin de la semaine.

lundi 23 janvier

Mission « cherchons des ouguiyas » (monnaie locale) : vous nous croyez si vous voulez, mais même dans la capitale  il est impossible de retirer de l’argent avec une carte bancaire. Nous avons pensé prostituer l’une de nous (au hasard, Marie) mais par miracle nous avons croisé encore un bienfaiteur sur notre route. Travaillant dans une agence de voyage, il a bien voulu accepter un virement bancaire. Nous avons ensuite eu l’impression d’avoir un peu passé la semaine avec lui tant de fois nous sommes allé le voir.

 

Accompagnés de Michel, l’après midi, nous avons fait notre première excursion vers le port de pêche de Nouakchott. Il y règne une atmosphère unique : étalage de poissons de toutes sortes… et chacun s’affère à sa tâche.

Dès le retour des pirogues sur le rivage, tout s’organise avec beaucoup de précision : les enfants arrivent sur des charrettes tirées par des ânes , les pêcheurs sautent de leur pirogues et commencent à la remonter sur la berge en la faisant pivoter, ils la vident de leur récolte sur la charrette et les enfants aussitôt repartent à l’étalage du poisson. Les femmes les réceptionnent et la vente peut commencer.

Une fois les pirogues rentrées, la plage nous offre un feu d’artifice tant elles sont colorées et nombreuses. Environ 150 pirogues sont rangées les unes à côté des autres, prêtes à repartir le lendemain. Nous aurions pût y passer des heures entières à observer ces tranches de vie mauritaniennes, bien lointaines de nos ports de pêche industriels.

Le soir venu, grosse rébellion, pizza pour tous le monde.

 

 

Mardi 24 janvier : bon anniversaire Anne !

RDV à 10h avec Djibrill, notre contact de Nouakchott. C’est un guide qui organise des circuits dans toute la Mauritanie et qui sait de quoi il parle ! Ses connaissances du pays (Ethnologiques, archéologiques, historiques, géographiques et sur la faune et la flore), sa chaleur, son intégrité et sa sincérité font de lui un personnage qui mérite d’être connu ! Partir avec lui aurait été un vrai bonheur, mais nos dates ne se concordaient pas, la prochaine fois Inch’Allah ! D’ici là si vous comptez découvrir la Mauritanie dans son intimité nous vous conseillons fortement de passer par ses services. Il est joignable au :00 222 652 75 74  ou alors sur Internet : aradunatour@yahoo.fr et www.araduna-tour-filsdudesert.com

Il nous a accueilli à bras ouvert dans sa famille où nous avons passé la fin de la semaine. Sa maison se situe à 7km de la ville, dans un quartier populaire tranquille, au pied des dunes. Toute sa petite famille est très gentille et nous a rapidement intégré à leur quotidien. Marie et Aurélien ont découvert le secret du bon thé : le Qots (marque excellente). Les recettes culinaires nous ont été révélées, espérons qu’à notre retour nous pourrons vous préparer un Thieboudien (= riz au poisson). Les enfants (Moueima, Wely et les autres) ont beaucoup apprécié le Uno. Quelques parties déchaînées se sont partagées.

Djibrill nous a fait découvrir l’intimité des grands marchés de Nouakchott : marché capital, marché du 5ème et marché aux tentes. Cécile n’a pu s’empêcher d’en acquérir une. Nous pensions que les vendeuses allaient s’en arracher les cheveux. Cécile est dure en affaire. Super cadeau mais encombrant et lourd (15kg), on vous laisse imaginer leur stress à l’aéroport, mais comme par enchantement, ils n’ont pas eu de problèmes.

Nous avons également pu visiter le musée national qui recouvre tous les secrets historiques, archéologiques , ethnographique et traditionnels de la Mauritanie. Moment très instructif.

Nous nous sommes accordés une après midi plage. L’océan était déchaîné, des rouleaux se cassaient près du bord et un fort courant entraînait les deux seuls motivés (dont un supplié), Aurélien et Marie.

Côté projet nous avons pu rencontrer Aïcha et sa famille. Elle fût très heureuse d’avoir de vos nouvelles les filles, et vous remercient encore pour le panneau. Une discussion enrichissante et chaleureuse s’est engagée autour d’un thé, malgré la barrière de la langue.

Vendredi 27 janvier

La veille de notre départ Cécile et Christelle se lancent dans la préparation de crêpes (petite entorse à la règle 2006, n’est ce pas Cécile ?) au plaisir de tous.

Ce n’est sans doute pas une soirée d’adieux mais plutôt d’au revoir, car c’est sûr, on reviendra. Merci encore pour votre chaleur, votre gentillesse et votre hospitalité. Ne changez rien, vous êtes une famille formidable !

On était bien, et c’est bien.

(Credo de Christelle, Marie ne cautionne pas, ça fait un peu slogan quand même…)

Samedi 28  janvier

8h du matin après des au revoir émouvants à toute la famille, notre petit groupe dut aussi se préparer à se séparer. Ces vacances à 4 étaient vraiment super, merci à vous d’être venus, on recommence quand vous voulez !

« Chacun sa route, chacun son chemin, passe ce message à ton voisin » : Aurélien et Cécile sont remontés vers Atar pour y prendre leur avion le lendemain et nous, nous sommes descendues dans le sud, à Boghé, ville située près du fleuve Sénégal, pour rejoindre notre « nouvelle famille » : La famille Gueye

Nous vous laissons sur ces bonnes paroles, car il est l’heure d’aller savourer un thieboudien…

Au moins, vous avez de la lecture… Et des photo ! On a rajouté l’album Sénégal et finalisé celui de la Mauritanie.

            « Le lundi au soleil », c’est pour nous en ce moment mais ne vous inquiétez pas, dans quelques mois, c’est votre tour ! (faut bien qu’on vous fasse râler un peu ) On vous embrasse et on vous aime

N’oubliez pas… Tout le bonheur du monde !

C & M

 

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6 février 2006 1 06 /02 /février /2006 11:40

Bonjour à tous !

 En espérant que vous passez le cap du froid sans trop de difficultés, on vous écrit aujourd’hui en direct d’Ouro sogui, petite ville au nord est du Sénégal, située près du fleuve le Sénégal. Tout va toujours bien, on commence à avoir très chaud (et Marie en souffre). On espère pouvoir mettre à jour nos aventures concernant la Mauritanie pour enfin ne plus être en différé avec vous ! Inch’Allah… C’est donc reparti…

 

 

Samedi 14 janvier

Après notre rituel habituel (levé vers 8h, pti dej et ce qui suit pour les chanceux (n’est ce pas Cécile ?), pliage de tente, chargement du 4x4 et amarrage de nos sac, un coup sur le toit et c’est parti !), le chamelier Mohammed accompagné, bien sûr, de ses trois chameaux, nous attendait. Après avoir fait un nouveau chargement, mais là, sur les  chameaux (pauvre d’eux), Christelle, Cécile et Aurélien partent en méharée (=caravane) pour rejoindre une oasis située dans les dunes de Chinguetti. Pendant ce temps Marie compte bien ne rien faire, et c’est ce qu’elle fit, ou presque, puisqu’elle fût invitée à maintes reprises pour boire le thé, ce qui prend bien une heure chaque fois et qui rempli une journée sans que l’on s’en rende compte.... C’est lors d’une de ces invitations qu’il lui fût offert très gentiment des bracelets mauritaniens typiques et surtout un voile (…voir plus bas…).

            Là encore la Mauritanie nous offre un spectacle magique : les dunes se succèdent les unes aux autres mais à la différence du désert du Maroc, la végétation y est beaucoup plus présente. Des acacias dispersés contrastent de manière radicale et surprenante avec le sable ocre du désert. Une fois de plus, le peu de rencontres effectuées durant ces deux jours nous a permis « de découvrir en toute liberté une nature exceptionnelle et pas encore habillée par l’homme ». Le désert permet de redécouvrir des plaisirs oubliés et simples qui nous sont parfois volés à notre insu par l’effervescence tourbillonnante de notre quotidien (pour ceux qui en ont^^). Pas de panneaux publicitaires polluant l’environnement, pas de sonnerie de portable, pas de klaxons, pas de pollution sonore, même pas celle d’un avion, pas d’atmosphère polluée, pas de stress, le bonheur quoi ! On vous conseille d’essayer c’est une expérience inoubliable, et « l’expérience fait la différence » (cherchez la photo qui s'y rapporte et vous comprendrez!) 

Après plusieurs heures de marche et de temps en temps de chameau (pas si inconfortable que ça, sauf pour Aurélien, qui s’en souvient encore) nous atteignons l’oasis près de laquelle nous installons notre campement. Une nuit douce et étoilée de repos bien mérité fût appréciée de tous. Lors d’une petite promenade digestive avec Cécile, des bruits de tambour nous ont laissé supposé qu’il y avait une petite fête près d’ici. Heureusement, la pleine lune était avec nous sinon, je pense que nous chercherions encore le campement. Au petit matin, même rituel, prêts à partir pour rejoindre Marie à Chinguetti. La journée fût très agréable malgré le vent décidé à ralentir notre marche. Pendant un instant, nous nous sommes mis à la place de nomades affrontant une tempête de sable (à une échelle différente bien sûr) et comprenons à quel point la vie qui semble idyllique dans le désert peut être très rude.

            Vers 18h, retrouvailles avec Marinette parée de son voile orange saumon (=melehfa : voile féminin, tenue traditionnelle des femmes) ; d’ailleurs toutes nos excuses auprès des hommes mauritaniens, pour qui nous n’avons pas présenté leur tenue traditionnelle : le draa, sorte de grand boubou bleu ou blanc orné ou non de broderie, sous lequel ils portent un sarouel de la même couleur tenu par une grande ceinture en cuir qui dépasse du boubou. C’est très joli et cela change tellement de notre tenue vestimentaire !

            Les trois derniers jours de notre ballade dans l’Adrar furent toutes aussi riches : oasis de Tenachert, visite de la ville de Ouadâne (ancienne ville fondée en 1141 toute en pierres et en partie en ruines qui connut une période de rayonnement spirituel intense grâce au commerce trans-saharien) dans laquelle il fût agréable de sillonner à travers toutes ses ruelles, visite de Guelb Er Richat (forme de volcan « avorté » selon les experts scientifiques, la nature nous démontre une fois de plus sa puissance) et retour par la passe d’Amogjar : endroit féerique constitué de hauts plateaux tabulaires séparés par un canyon très abrupte (selon Cécile, elle ressemble étrangement au grand canyon) dans lequel se trouve le fort Saganne (lieu de tournage du célèbre film). Ce fût également l’occasion d’admirer des peintures rupestres datant d’environ 4 ou 5000 ans. Le retour sur Atar signait la fin de notre périple dans l’Adrar et donc notre retour à la civilisation… Mais c’est sûr, nous y reviendrons, tant pour ses paysages que pour ses habitants, qui furent d’une hospitalité et d’une affabilité qui n’est plus à démontrer.

A bientôt l’Adrar, et à nous Nouakchott (prononcé à la Christelle, Nouakchokktt ou pire) !

Accueillis à bras ouverts une fois de plus par notre bienfaiteur Sidi, il nous amena dès le lendemain, jeudi 19 janvier, à la capitale de la Mauritanie.

 

 

Des paysages désertiques défilaient à 120 km/h avec Sidi sur les deux premières heures du trajet tandis que les deux dernières à 100 km/h avec Aurélien qui pris le volant. A sa grande surprise, un chameau camouflé lui coupa la route ; il est vrai qu’ici ils font partis du décor et s’y fondent avec une telle facilité qu’on les oublie (on a pas de photo mais il existe des panneaux attention chameau équivalents aux nôtres pour les vaches…)

 

 

Arrivés à Nouakchott vivants tout de même, vers midi, et déjà prêts organiser une petite virée de trois jours dans le parc national du Banc d’Arguin situé sur la côte atlantique entre Nouadhibou et Nouakchott.

 

 

Bon dimanche à tous, et la suite de nos aventures au prochain épisode !

 

 

Bisou !

 

 

C & M

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